“Thierry Mariani se comporte depuis des années comme le petit télégraphiste du Kremlin”

Un déni de démocratie constitué par le débat Attal/Bardella - des déclarations controversées

"J'aimerais bien vous dire non", répond Raphaël Glucksmann lorsque Jean-Jacques Bourdin lui demande s'il regardera le débat entre Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement National aux Européennes, et Gabriel Attal, Premier ministre. Le candidat du PS critique profondément le concept de ce débat, le qualifiant de "déni de démocratie puisqu’on a le Premier ministre qui n’est pas candidat aux élections européennes qui affronte une tête de liste pour les élections européennes". Ce débat, pour lui, simplifie l'élection à un mince duel entre "la droite face à l’extrême-droite". Glucksmann n'hésite pas à rappeler qu'il existe bien d'autres voix et d'autres alternatives à ce qui semble s'imposer comme un sempiternel match entre Emmanuel Macron et l’extrême-droite.

"On n'est pas condamné à ce sempiternel match, faux match, entre Emmanuel Macron, ses amis et l'extrême-droite." déplore-t-il. Ce candidat aux européennes reproche au service public d'orchestrer incessamment ce duel. En appui à cette critique, il mentionne qu'en Italie, l'équivalent de l'Arcom a fait annuler un débat similaire pour sauvegarder une élection plus pluraliste.

Le service public sous pression - fusion entre France Télévisions et Radio France

Le service public est soumis à une pression encore plus grande avec le projet de fusion entre France Télévisions et Radio France, une situation qui préoccupe beaucoup Raphaël Glucksmann. "Je suis inquiet pour l'audiovisuel public, inquiet depuis la suppression de la redevance", confie-t-il. Il estime que pour préserver son indépendance, le service public doit avoir les moyens de son indépendance, ce qui semble de moins en moins le cas depuis la suppression de la redevance télé.

Le débat entre Gabriel Attal et Jordan Bardella sur France 2 suscite des interrogations sur le rôle du service public, se demandant si cette institution facilite l'accroissement du Rassemblement National. Pour Glucksmann, c'est plutôt le gouvernement qui cherche à réduire la politique française à un simple duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. "Ce pouvoir cherche en permanence depuis son arrivée à l’Élysée à limiter la vie politique française à un duel entre [Emmanuel Macron] et Mme Le Pen."

Thierry Mariani –un "télégraphiste" du Kremlin?

Sur une autre note, le député européen revient sur les propos de Thierry Mariani, candidat du Rassemblement National qui a déclaré précédemment sur Sud Radio que la Russie n'était une menace ni pour l'Europe, ni pour la France. Glucksmann déclare le contraire, en affirmant que "Mariani se comporte depuis des années comme le petit télégraphiste du Kremlin." Selon Glucksmann, Thierry Mariani incarne "la voix du dictateur Poutine" au sein de sa liste, ce qui serait une honte pour le Rassemblement National.

L'attitude de l'extrême-droite vis-à-vis de la Russie est également mise en cause par Raphaël Glucksmann. Il souligne le rôle de l'extrême-droite en tant que relais de l'offensive russe, affirmant que "ce sont des patriotes de pacotille" au service "d'une tyrannie étrangère".

Retrouvez d'autres points de vue engagés et révélateurs sur Sud Radio tous les matins à 8h30 avec Jean-Jacques Bourdin dans l'émission "L’invité politique".

L'entretien complet est à réécouter sur Sud Radio