Mayotte après Chido, Immigration et Nouvelle-Calédonie: Manuel Valls au micro de Sud Radio
Manuel Valls, au retour de sa visite à Mayotte, a partagé ses observations et ses solutions proposées face à plusieurs problèmes majeurs. L'entretien a été conduit par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio.
La situation dans le sillage du cyclone Chido
De retour d’une visite de trois jours à Mayotte suite au passage dévastateur du cyclone Chido, Manuel Valls a fait le point de la situation
sur Sud Radio. Comparant le bilan initial effarant de 30 000 à 50 000 morts, le ministre apaise, bien que le compte final demeure tragique.
"La mer n'a pas rejeté de corps, on n'a pas découvert de charniers. Nous ne sommes pas à ce type de chiffres" insiste le ministre.
Il évoque également une amélioration des conditions de vie sur l’île : "L'électricité est rétablie à 100% des clients alimentés avant Chido. L'eau arrive pratiquement dans tous les foyers, mais il y avait beaucoup de foyers qui n'étaient pas alimentés. Il y a toujours des problèmes de distribution d'eau" regrette Manuel Valls.
Immigration et crise diplomatique avec les Comores
Manuel Valls a aussi évoqué la question sensible de l’immigration. Il mange pas de mots lorsqu’il s’agit des bateaux kwassas-kwassas comoriens : "Il faut en finir avec ces usines qui fabriquent illégalement les kwassas-kwassas, ces bateaux mettent en danger les personnes, c'est de la traite d'êtres humains". Il appelle également à un grand rapport de force avec les Comores pour résoudre ce problème.
Une action possible, évoquée lors de cet entretien, serait la suspension de l’aide de la France aux Comores "Dans un rapport de forces, il y a une palette d'éléments que l'on peut parfaitement utiliser" souligne Manuel Valls.
Restriction du droit de sol : un débat politique interne
L’autre grande question abordée lors de cet échange concerne le droit du sol à Mayotte. Manuel Valls précise que cette proposition de loi
n’est pas une remise en cause totale du droit du sol : "Il y en avait déjà eu une en 2018, il s'agirait d'aller un plus loin. Le gouvernement y
est favorable, la présidente de l'Assemblée nationale aussi".
Toutefois, le ministre reste ferme sur la question d’une restriction du droit de sol en métropole : "Pour modifier le droit du sol partout
en France, il faut une réforme constitutionnelle", ce qui lui semble "difficile".
En Nouvelle-Calédonie, la quête d’un dialogue
En Nouvelle-Calédonie, Manuel Valls est préoccupé par l'avenir politique de cette terre : "La situation économique y est très inquiétante. Il n'y aura
pas de stratégie politique sans une économie viable".
Valls souligne également l'importance d'un dialogue pacifique : "Si on ne trouve pas la voie du dialogue, l'affrontement, la guerre civile là-bas,
sont possibles. Donc nous avons tous, moi évidemment, mais également chaque interlocuteur calédonien, une sacrée responsabilité", conclut le ministre.
L'entretien complet est à réécouter sur Sud Radio