Les arguments du RN pour justifier leur décision de voter la censure

Tous les projecteurs sont braqués sur le Rassemblement National (RN), qui a réaffirmé à plusieurs reprises son intention de voter en faveur de la motion de censure déposée par le Nouveau Front Populaire ce mercredi 4 décembre 2024. Détenant le sort du gouvernement entre ses mains, le parti de Marine Le Pen fait face à des critiques et à des appels à renoncer venant de toutes parts. Refusant de céder à la pression, le parti maintient son cap et justifie sa décision.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 4 décembre 2024 à 14h00
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Tandis que des figures publiques, telles que la présidente du mouvement ETHIC, Sophie de Menthon, et le sénateur Claude Malhuret, appellent Marine Le Pen à la retenue, le parti maintient sa position. Ne souhaitant pas céder au discours du chaos annoncé, le Rassemblement National expose ses arguments en faveur de la motion de censure déposée par le Nouveau Front Populaire, dont le vote est prévu entre 16 h et 18 h ce mercredi 4 décembre 2024 à l'Assemblée nationale.

« Nous ne suivons qu’un seul objectif : défendre l’intérêt des Français »

Le RN se défend contre les critiques qui accusent le parti de jouer un rôle purement stratégique dans le vote de la motion de censure du NFP et tient ainsi à clarifier sa position : « Nous ne suivons qu’un seul objectif : défendre l’intérêt des Français (...) Nous refusons de (les) trahir en acceptant un budget qui les saigne à blanc. » Le parti dénonce notamment les hausses d’impôts sur le revenu annoncées, qu’il qualifie de « fausses informations ». En ce sens, le RN explique qu’en cas de censure du budget, il prévoit de déposer un amendement en loi spéciale pour éviter tout impact négatif sur les contribuables, ce qui se traduirait par une indexation des tranches de l’impôt sur le revenu sur l’inflation, une mesure déjà utilisée dans le passé, rappelle le parti, soit en 1979.

Le parti rejette ainsi fermement les accusations d’opportunisme portées contre son groupe, en particulier celles qui viseraient à lier sa décision avec l'agenda judiciaire de Marine Le Pen : « Nos lignes rouges datent de septembre, notre contre-budget du 15 octobre, où nous disions déjà en conférence de presse que le gouvernement se mettait sur le chemin de censure en faisant preuve de déraison budgétaire », rappelle le RN.

Le Rassemblement National insiste également sur le fait que le déremboursement partiel des médicaments, le gel des pensions de retraite et l’augmentation des taxes sur l’électricité seraient immédiatement annulés avec le rejet du budget. Il incombera ainsi au prochain gouvernement de construire un nouveau budget qui prendra en compte les positions du Rassemblement National, positions sur lesquelles le parti se dit intraitable.

Comme le souligne encore le Rassemblement national, un nouveau budget permettra de relancer les discussions autour de la contribution de la France au budget de l'Union européenne, des hausses des charges patronales pour les bas salaires, mais aussi celles pour les TPE-PME. Cela offrira également l’occasion de revenir sur le report de la baisse des impôts de production pour les industriels, insiste le parti.

Une motion de censure n'est pas une alliance avec l’extrême gauche

Les critiques à l'égard du RN se concentrent également sur le fait qu'un vote en faveur de la motion de censure du NFP représenterait une alliance entre le RN et La France Insoumise (LFI). Des accusations que réfute sans retenue le parti qui ne manque pas de rappeler que « c’est l’accord contre-nature passé entre la Macronie et l’extrême gauche durant les dernières élections législatives qui a privé la France de la seule majorité possible, saine et naturelle », insistant sur le fait que les rôles et les responsabilités ne doivent pas être inversés. Le RN rappelle par ailleurs qu'il est le premier groupe de l’Assemblée nationale, ce qui fait qu'« il ne peut y avoir de budget comme il ne peut y avoir de censure du gouvernement sans les voix des députés du Rassemblement National. »Le parti ne manque pas de rappeler qu'il censurera tout gouvernement NFP qui viendrait à être formé si la motion de censure venait à aboutir.

Enfin, le parti dément formellement qu'il cacherait, derrière le vote de la motion de censure, l'objectif de la démission d’Emmanuel Macron, soulignant que cette décision n'appartient qu'à une seule personne : le Président lui-même.

En revanche, le parti se dit favorable à la tenue de nouvelles élections législatives anticipées dès juillet 2025, seul moyen selon le RN, pour que la crise politique actuelle trouve une solution, c’est-à-dire, à ce qu’une majorité parlementaire puisse se dégager.

Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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