L’opposition systématique et caricaturale ça donne quoi ?

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Par Philippe Bapt Publié le 14 juillet 2022 à 10h42
Debat Politique France 2022 Elections
289146 sur 289 : la motion de censure du gouvernement Borne retoquée : on le savait !

La politique n’est-elle condamnée qu’au seul traitement #BTP ? Savoir exister est-ce seulement la recherche du buzz ? Est-ce vraiment ce qu’attend le peuple français…..oui ceux qui votent ?

Victime-bourreau-sauveur, est-ce que ça vous parle ?

Le fameux triangle de Karpman : Sur la base de son livre « Le triangle dramatique » le psychiatre américain Stephen Karpman qui a collaboré avec Eric Berne, le créateur de l’analyse transactionnelle, propose une grille de lecture des relations interpersonnelles ou de groupe.

Si cette théorie est très employée en management ou dans la psychologie pour manifester la façon de se comporter de manipulateurs bien souvent, cette théorie issue de l’analyse transactionnelle, où nos positions de vie sont déterminées par rapport aux autres modélise les jeux relationnels, jeux psychologiques, et donc ce triangle pernicieux dont les rôles peuvent évoluer entre :

Le Bourreau/Persécuteur qui comme son nom l’indique est autoritaire et qui n’hésite pas à donner des ordres ou à critiquer. Il cherche à culpabiliser, intimider et humilier en trouvant un bouc émissaire. Il aime insister sur ce qui ne va pas.

La Victime qui est le lien entre le persécuteur et le sauveur : c’est elle qui se fait agresser et qui demande de l’aide.
Et Le Sauveur qui a tendance à aider et proposer des solutions en pensant que la victime sera incapable de les trouver.

Ce qui se joue à l’assemblée nationale est bien de ce niveau. Si la majorité RENAISSANCE, même relative, se retrouve en position de victime, le rôle que s’est attribué la NUPES est bien celui du persécuteur : perclus de qualité et de savoir-faire, sûr de son fait et même rabaissant systématiquement « qui n’est pas d’accord avec ». Le malheur de ce triangle politique est que le RN se retrouve en position de sauveur, étant dans l’opposition mais n’apparaissant pas comme dans l’obstruction systématique et respectant les us et coutumes de l’enceinte des représentants du peuple.

Que peut-il donc se passer ?

A l’instar d’un Olivier Falorni et son interview dans @LePoint, il apparaît qu’un tel jeu de rôles dans le temps ne fera le jeu que du RN ! Même si la première ministre Elisabeth Borne met tout à contribution pour redorer le mandat précédent du président Macron : trop jupitérien, trop éloigné des corps intermédiaires, trop peu ancré sur le territoire, il n’en demeure pas moins que se cantonner au seul rôle de persécuteur, même si la société médiatique d’aujourd’hui réclame du « buzz » et du « clivant, sera aussi le plafond de verre auquel se heurtera la LFI ou le NUPES en 2027 à ce rythme-là.

Le FN, futur RN, a déjà poursuivi à sa façon se type de trajectoire sous l’ère Le Pen père. Reconquête ayant pris le relai pour l’élection présidentielle cette année en a vu la limite ! Ainsi, l’opposition systématique, braillarde, pseudo-médiatique et limite toujours complotiste avec ses omniprésents procès en tripatouillage ou en légitimité envers le président Macron et sa majorité même relative n’auront pour seul résultat l’avenir que de préparer au mieux l’accession du populisme d’extrême-droite qui, lui, a opté pour une stratégie de notabilisation au parlement en accord avec sa stratégie globale de dédiabolisation entamée depuis quelques années.

La révolution de salon ?

L’offre de l’échiquier politique est-elle suffisante ? Vraisemblablement pas. En effet, les municipales ont vu un certain succès des écologistes et leur majorité dans les grandes villes. Mais on ne compte plus les couacs : du sapin de Noël au tour de France en passant par l’aéro qui ne doit plus faire rêver ou bien il y a peu les « surmulots » en lieu et place des rats !

Ces révolutionnaires de salon alliés aux insoumis (sauf à leur chef) ne manquent pas d’asséner des leçons de savoir-être, savoir-vivre voir même de devoir-vivre se réclament incarner l’entièreté d’un camp politique. Cette déconnection ou distorsion de la vie parisienne ou citadine par rapport à la réalité de la vie sur l’ensemble du territoire semble parfois connaître un écho auprès d’électeurs. Mais jusqu’à quand les « beaufs », c’est-à-dire nous (pour eux), vont accepter de se faire traiter de fachos car ne pensant pas exactement comme eux ?

Le plus grave est que le seul parti de gouvernement, le parti socialiste, a pour le moment et par manque de leadership décidé d’en être le supplétif …pour quelques subsides publics et afin de pallier la totale désaffection des électeurs depuis 2017.

Car si la NUPES existe bien, elle est l’enfant d’iliens de France principalement, qui ne regardent et voient le pays qu’au travers du tropisme parisien et grande couronne !

Bien sûr que l’enceinte du palais Bourbon a connu bien des débats enflammés et maintes empoignades … pas que verbales. Mais au moment où le pays va si mal comme ils ne cessent de le proclamer à longueur d’interviews, est-ce le bon moment pour haranguer les français, faire des happenings lourdingues ?

En conclusion, le jeu instauré à l’assemblée n’est ni constructif ni digne de la fonction parlementaire. Certes, l’élection d’Emmanuel Macron pour son second mandat consécutif envoie constitutionnellement le signal de départ pour la course de 2027. Mais à force d’outrance, de tactique d’échec plus que de constructivité, le rôle de bourreau ne servira pas quelque posture révolutionnaire, n’en déplaise à ces élus à 5000 euros/mois qui assènent des doses de moraline à longueur d’interviews, mais bien l’accession sans coup férir de l’extrême droite au pouvoir en 2027 ! C’est à pleurer ….et pas de rire

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Philippe BAPT est un communicant. Diplômé de Novancia Business School en management marketing digital et événementiel, il exerce sa passion comme chargé de communication et consultant chargé de projets.Sa seconde passion la « chose publique » l’amène très tôt dans le champ associatif : social, culturel et sportif. Puis il sera élu local d’une commune de la première couronne de la ville rose de 2008 à 2014. Président de club de rugby, puis d’un groupement d’employeurs et administrateur d’un théâtre-centre culturel, ces différents postes lui confèrent  une expertise dans ces domaines.Retiré du strict jeu politique, il n’en demeure pas moins attentif à l’évolution de l’actualité et devient éditorialiste dans divers médias locaux et régionaux, dès la rentrée 2014. Ses sujets de prédilection : le « jeu » politique, les répercussions économiques et sociales, la recomposition du paysage politique français. 

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