Penelopegate : François Fillon présente ses excuses aux Français

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Par Marine Tertrais Modifié le 6 février 2017 à 16h48
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Depuis son QG de campagne, François Fillon a souhaité réunir la presse pour faire un point sur une affaire qui a pris des proportions incroyables en à peine quelques jours.

François Fillon a souhaité reprendre, point par point, toutes les accusations que les Français ont pu lire dans la presse à son endroit. « Je comprends les interrogations et le besoin de clarifier les choses », a-t-il lancé pour commencer. « Je vais le faire car je n'ai rien à cacher ». « Je fais face à une attaque d'une violence inouïe, du jamais vue sous la Ve République », a-t-il ajouté. « C'est le candidat de la présidentielle de la droite et du centre qui est visée ».

« Oui, j'ai employé mon épouse comme collaboratrice »,

Selon lui, Penelope, son épouse, méritait son salaire : « Oui, j'ai employé mon épouse comme collaboratrice », a-t-il avancé. « Elle a ensuite été la collaboratrice de mon suppléant, avant de redevenir ma collaboratrice. Elle a occupé ce poste pendant quinze ans, pour 3677 € nets, un salaire parfaitement justifié pour une personne diplômée de droit et de lettres ».

À ceux qui ont fait savoir que Penelope Fillon n’avait ni adresse mail de l’Assemblée, ni badge, il rétorque que cela ne prouve rien. Quant au reportage de France 2 qui revient sur cette interview accordée à la presse Britannique dans laquelle Penelope Fillon explique n’avoir jamais travaillé avec son mari, il tente : « On s'appuie sur une ancienne interview, sortie de son contexte, dans laquelle elle explique qu'elle n'a jamais été mon assistante. Oui, elle a été ma collaboratrice, pas mon assistante ». Une nuance que la presse n’aurait pas pris soin de préciser.

C'était une erreur et je présente mes excuses aux Français

Et de reconnaître malgré tout une faute morale : « Rien n'a été dissimulé. Les sommes perçues ont été déclarées aux impôts. Oui, tout cela était légal. Mais suis-je pour autant quitte sur le plan moral ? Cette question éthique me place face à la conscience et face aux Français. Ce n'est pas au système médiatique de me juger, c'est aux Français et à eux seuls. »

Puis vient le temps des excuses : « En travaillant avec ma femme et mes enfants, j'ai privilégié cette collaboration de confiance qui suscite aujourd'hui la défiance. C'était une erreur et je présente mes excuses aux Français. »

Le voilà prêt à repartir en campagne, certain que les Français ne porteront pas crédits aux accusations d’une presse qui aurait choisi son camp. De cette épreuve, il veut se relever plus fort et plus combattant encore : « Je voudrais dire aux Français qu'on ne pourra pas leur voler leur choix. On ne les fera pas taire. Manifestement mon programme dérange. Il est le seul qui peut redonner confiance aux Français ».

Il ne démissionnera pas ? Apparemment cela semble inenvisageable. « Rien ne me détournera des vrais enjeux de cette présidentielle. J'ai été choisi par des millions de Français, je ne suis pas le candidat d'un parti. Dès ce soir, j'annonce ici que c'est une nouvelle campagne qui s'annonce. » C’est dit.

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Marine Tertrais est journaliste à Economie Matin depuis 2015, après être passée successivement par Jol Press, et Atlantico.

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