Plan « anti-ghetto » : Valérie Pécresse veut « éviter l’islamisme »

Les dernières déclarations de Valérie Pécresse au sujet de son plan anti-ghetto lors du conseil régional d’Île-de-France suscitent l’indignation de l’opposition. Pour l’ancienne candidate, le plafond pour les logements sociaux vise à lutter contre « l’islamisme et le communautarisme » dans les quartiers populaires.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Publié le 21 septembre 2023 à 12h30
Valérie Pécresse, plan anti-ghetto, plafond des logements sociaux, opposition, gauche
21 % c'est ce que réduirait le plafond

Le dispositif "anti-ghetto" de Valérie Pécresse 

Les dernières déclarations de Valérie Pécresse, mercredi 20 septembre, au sujet de son plan anti-ghetto ont suscité de vives réactions. Lors du conseil régional d'Île-de-France, l'ancienne candidate à la présidentielle a indiqué vouloir mettre en place un plafond pour les logements sociaux en Île-de-France pour lutter contre « l’enfermement, la ghettoïsation, le communautarisme et l’islamisme ». Cette mesure, qui est intégrée au schéma directeur de la région (Sdrif) censé guider le développement jusqu'en 2040, sera effective à partir de 2024. Les élus de gauche de la région se sont rapidement indignés face à ces propos qu'ils qualifient de « grave dérapage ». Valérie Pécresse stigmatise les quartiers populaires selon eux.

Le plan anti-ghetto, présenté par Valérie Pécresse, présidente LR de la région Île-de-France, a été adopté mi-juillet 2023 dans le cadre du plan d'aménagement régional. Il vise à limiter la production de logements sociaux dans les communes de la région parisienne qui comptabilisent déjà plus de 30% de ces logements. Pour Valérie Pécresse, le plafond pour les logements sociaux vise à favoriser une « vraie mixité sociale partout en Île-de-France » et à relancer « l’ascenseur social » dans les quartiers populaires (en particulier) qui sont « désertés par les classes moyennes ». « Nous ne voulons plus de ghetto » conclut-elle.

La gauche se mobilise et demande une action du gouvernement

L'opposition, notamment communiste, n'a pas tardé à réagir. Didier Mignot, un représentant de l'opposition communiste, a qualifié cette mesure de « clause honteuse ». Les élus communistes ont même demandé l'intervention de l'État, arguant que la mise en place d'un plafond pour les logements sociaux par la Région aurait « des conséquences désastreuses pour les 750.000 demandeurs d'un logement social » et que cela exacerberait la « crise du logement déjà inédite et dramatique ». L’opposition prend notamment en exemple la faible proportion de logements sociaux à Neuilly (6,8% en 2020), une ville aisée de l'ouest parisien. L’ancienne candidate n’a pas répondu à cet exemple. Son plan étant avant tout destiné aux quartier populaires.

Selon la préfecture, l'application de ce plafond dans le projet « anti-ghetto » de Valérie Pécresse, réduirait de 21% la production moyenne de logements sociaux par rapport aux années précédentes. Soixante élus de l'opposition de gauche ont signé deux lettres pour demander l'annulation du plafond. La première lettre a été adressée au ministre du Logement, Patrice Vergriete, la seconde au préfet de Région, Marc Guillaume. Interrogé par l'AFP, Patrice Vergriete a exprimé ses réserves sur cette mesure : « Sur le fond je trouve ça totalement inapproprié au regard de la situation en Île-de-France. Ce n'est certainement pas le moment de faire ça. Je pense que ça aura des conséquences lourdes ».

Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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