L’Assemblée nationale a adopté une proposition de loi écologiste concernant le revenu agricole le jeudi 4 avril au soir. Cette proposition est destinée à garantir un revenu digne aux agriculteurs, revenu fondé sur le SMIC.
Revenu agricole : une nouvelle loi écologiste pour les agriculteurs
Après la crise, le revenu agricole comme solution
La question d'un revenu agricole minimum pour les agriculteurs est devenue particulièrement sensible avec la crise du début de l'année, qui a vu sur les routes de nombreux agriculteurs excédés par le poids des réglementations et l'agri-bashing, mais aussi incapables de trouver un compromis satisfaisant entre les prix demandés par les consommateurs et ceux qui leur permettraient de vivre de leur travail. Portée par une députée écologiste, la proposition de loi sur le revenu agricole essaie de repenser la rémunération des agriculteurs.
Les conférences publiques de filières, créées en 2016 et élément central de cette réforme, illustrent l'approche collaborative et participative adoptée par les législateurs. En impliquant directement les acteurs de chaque filière, mais aussi les associations de consommateurs, dans la définition des coûts de production, cette méthode vise à établir un consensus autour d'un prix minimal d'achat des produits agricoles, reflet d'un équilibre entre les besoins des producteurs et les attentes des consommateurs.
Agriculteurs-consommateurs : un compromis difficile
Après son adoption par l'Assemblée nationale, la loi sur le revenu agricole doit encore franchir plusieurs étapes clés avant sa mise en œuvre effective. Le processus comprend la promulgation par le Président de la République, la publication au Journal Officiel, et l'élaboration de décrets d'application détaillant les modalités pratiques de son application. Si ces différentes étapes peuvent sembler des formalités, elles sont autant de délais avant que les agriculteurs puissent voir des changements sur leur compte bancaire, et les consommateurs sur leurs tickets de caisse.
L'un des principaux défis de cette réforme réside dans son impact économique sur le prix des produits agricoles français. Si l'objectif est de garantir un revenu juste aux agriculteurs, il convient également de veiller à ce que cette mesure ne se traduise pas par une augmentation excessive des prix pour les consommateurs. La réussite de cette réforme dépendra de sa capacité à concilier les intérêts diversifiés des producteurs, des consommateurs et des acteurs de l'agro-industrie.