Soulèvements de la Terre : dissolution annulée, Darmanin désavoué

Le Conseil d’État a invalidé, ce jeudi 9 novembre 2023, la dissolution du collectif écologiste Les Soulèvements de la Terre, une procédure qui avait été initiée par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 13 novembre 2023 à 19h16
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Le conseil d'État annule la dissolution des Soulèvements de la Terre

Après de longs mois de bras de fer juridique, la plus haute juridiction administrative française a tranché : Les Soulèvements de la Terre ne seront pas dissous. La décision du Conseil d'État a été accueillie avec un soulagement palpable et une pointe d'ironie par le collectif, qui a rapidement partagé sa réaction sur les réseaux sociaux.

Cette issue marque l'épilogue d'une saga judiciaire débutée en mars 2023, à la suite de manifestations houleuses à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), autour des méga-bassines. Bilan de cette manifestation : plusieurs blessés parmi les manifestants et plus d'une quarantaine du côté des forces de l'ordre. La décision de dissolution, prise en Conseil des ministres, avait été suspendue par le Conseil d’État en août 2023, évoquant des « doutes sérieux » sur les motivations de l’exécutif.

Le Conseil d'État « ne peut pas dissoudre un courant de pensée »

« On ne dissout pas un mouvement, on ne dissout pas une révolte », s'enorgueillit le collectif sur son site officiel. La question de fond, qui s'est posée tout au long de ce processus juridique, était celle de l'équilibre entre la liberté d'association et d'expression et la nécessité de préserver l'ordre public. Le décret de dissolution du ministre de l'Intérieur, Gérard Darmanin, s'appuyait sur des accusations de « manifestations armées » et d'« agissements violents ». Cependant, et c'est bien toute la force des SLT, malgré une apparence de désordre, le collectif revendique avec espièglerie sa structure peu conventionnelle sous l'appellation d'« organisation désorganisée ». Autrement dit, le choix d'une telle organisation permet au collectif de dissiper toute responsabilité collective malgré les méthodes employées pendant leurs actions militantes, comme en témoigne la déclaration d'août dernier de l'avocate du collectif : « La question à laquelle devra répondre le Conseil d'État, c'est : peut-on réellement dissoudre un courant de pensée ? »

La décision finale du Conseil d'État répond par la négative et valide l'intouchabilité de ce type de mouvement, affirmant dans son communiqué que « ni les pièces versées au dossier, ni les échanges lors de l’audience, ne permettent de considérer que le collectif cautionne d’une quelconque façon des agissements violents envers des personnes ». Une issue qui laisse un goût amer au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui s'est contenté de prendre acte de la décision du Conseil d'État.

Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin depuis septembre 2023.

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