Réflexions de Monseigneur Matthieu Rougé : entre Conclave, débats sociaux et enjeux spirituels
Monseigneur Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, s'est exprimé au micro de Jean-Jacques Bourdin pour Sud Radio. Le conclave à Rome, les débats autour du rôle des femmes et des homosexuels dans l'Église, la lutte contre les violences sexuelles, la question du célibat sacerdotal et la relation avec l'Islam étaient parmi les thèmes discutés.
Un Conclave "très ouvert" et l'importance du tempérament du futur Pape
Alors que le monde entier retient son souffle en attendant l'issue du conclave à Rome, Monseigneur Matthieu Rougé donne son point de vue. "Dans un monde sécularisé, il est frappant de voir que le monde entier retient son souffle pour savoir qui sera pape. Cela dit quelque chose de l'attente spirituelle de nos concitoyens", déclare-t-il. Il insiste sur le tempérament du futur Pape plutôt que sa nationalité, et mentionne l'exceptionnelle personnalité de l'archevêque de Marseille, Jean-Marc Aveline, l'un des candidats en lice.
Interrogé sur les divisions internes à l'Église, l'évêque de Nanterre souligne que "la communion dans le Christ est plus profonde que les divisions". Il écarte toute caricature des propos du Pape François concernant l'accueil des personnes homosexuelles et des migrants : "Le pape François a été l'avocat d'un accueil bienveillant pour tous", affirme-t-il.
Place des femmes dans l’Église et célibat sacerdotal : des positions claires
Sur la question de l'ordination des femmes, Monseigneur Rougé prend position en citant le Pape François : "Le pape a été très clair sur ce sujet pendant tout son ministère pontifical". Il ne soutient donc pas l'ordination des femmes, mais plaide pour leur pleine implication dans les responsabilités ecclésiales : "Dans mon diocèse, mes principaux collaborateurs sont des collaboratrices", précise-t-il. Concernant le célibat sacerdotal, l'Evêque de Nanterre est attaché à cette discipline et y voit un signe d'amour désintéressé et de foi.
Monseigneur Rougé adopte une position ferme sur la lutte contre les violences sexuelles dans l'Église : "Tout abuseur d'enfants doit perdre son ministère public", déclare-t-il. Il appelle à une "culture nouvelle, de bien-traitance" et à l'accompagnement des victimes.
Entre débats sur la fin de vie et relations interreligieuses
Concernant le projet de loi sur la fin de vie actuellement en discussion à l'Assemblée nationale, l'Evêque de Nanterre s'oppose fermement à l'idée d'aide active à la mort, qu'il considère en contradiction avec les valeurs humanistes et chrétiennes. Il interpelle directement le président Emmanuel Macron, l'appelant à écouter le Pape François, plutôt que de se contenter de l'admirer.
Questionné autour du terme "islamophobie", l'évêque de Nanterre appelle à éviter les polémiques et plaide pour un dialogue équilibré et respectueux, notamment à travers la mise en place de relations fraternelles avec les leaders musulmans dans son diocèse. "Plus j'appartiens au Christ, plus je suis tourné vers les autres", conclut-il.
L'entretien complet est à réécouter sur Sud Radio