Avallon : la maire incarcérée pour trafic de drogue

A Avallon, un trafic de drogue familial dans les hautes sphères

A mesure que l'enquête avance, le système prend des airs de mafia. dimanche 7 avril, six personnes étaient mises en examen après 72 heures de garde à vue : la maire PS, Jamilah Habsaoui, mais aussi ses deux frères, Rachid et Benaïssa. Une affaire familiale qui ne semble rien devoir à la précarité, à un ascenseur social cassé ou à l'absence d'autres solutions. La perquisition, qui s'est étendue à la mairie et à la pharmacie où travaille Mme Habsaoui, est le fruit d'une enquête de plusieurs semaines menée par la brigade de recherche d'Avallon.

Pour l'instant, la culpabilité de la maire reste à prouver. Bien que soixante-dix kilos de cannabis, vingt lingots, dont deux en or, les autres étant peut-être faux, près d'un kilo de cocaïne et plus de 7.000 euros en espèces aient été trouvés chez elle, elle rejette la faute sur ses frères et affirme n'avoir pas été au courant de ces stocks. Pour l'instant, rien n'a été trouvé ni à la mairie, ni à la pharmacie. Au reste, les Avallonnais la croient innocente. Si ses frères ont mauvaise réputation, Jamilah Habsaoui est respectée.

Des conséquences importantes sur la réputation de la maire

Tant que la maire n'est pas jugée coupable et condamnée, elle peut conserver son mandat, même si la continuité du service est aujourd'hui assurée par sa première adjointe, Léa Coignot. Le conseil municipal peut néanmoins lui retirer ses délégations, ou même démissionner, ce qui provoquerait de nouvelles élections. Ce conseil ne s'est pas exprimé pour le moment.

La maire d'Avallon a-t-elle pu ignorer un trafic de drogue qui se passait littéralement sous ses fenêtres, impliquait ses proches et utilisait son propre domicile comme espace de stockage ? C'est possible, quoi que difficile à croire. L'enquête fera toute la lumière sur sa responsabilité, et on ne peut qu'espérer qu'elle soit nulle. L'implication d'une maire dans une affaire de cette ampleur poserait des questions sur l'intégrité de l'ensemble des maires de France, particulièrement ceux de son groupe politique.

Pour l'instant, le Parti socialiste dénonce une « campagne haineuse basée sur ses origines ». Il est regrettable que sa première réaction soit de condamner certaines personnes isolées plutôt que de condamner le trafic de drogue en général, et ce qui est au moins une négligence de la maire, dont on peut se demander si sa lutte contre le trafic est à la hauteur des enjeux.