Quand NKM complotait pour « tuer » Rachida Dati et François Fillon

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Par Marine Tertrais Modifié le 7 novembre 2016 à 16h40
Rachida Dati Conseil Paris Expulsion

Nos confrères du Monde viennent de révéler une conversation téléphonique entre l'ancien patron du renseignement intérieur, Bernard Squarcini, et Nathalie Kosciusko-Morizet, alors en campagne pour la mairie de Paris. Une conversation pour le moins surprenante.

Remettre la discussion dans son contexte

Bernard Squarcini, l’ancien patron de la Direction centrale de la DCRI, devenue Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), a été mis en examen, le 28 septembre, pour « entrave aux investigations », « compromission », « trafic d’influence », « faux en écriture publique » ou encore « détournement de fonds publics ». Nos confrères du Monde ont eu accès à l’enquête et notamment aux écoutes pratiquées par les juges en mars et avril 2013.

Des écoutes qui en disent long sur le réseau de renseignement parallèle que Bernard Squarcini avait mis en place après avoir été évincé par le nouvel exécutif du renseignement intérieur. Pendant des mois il a continué à être en contact avec ses anciens subordonnés et à avoir accès à un certain nombre d'informations sensibles.

« Le meilleur moyen de la tuer, c’est d’éteindre »

Dans une discussion, datée du 28 mars 2013, avec NKM, il demande à la candidate à la mairie de Paris d'écarter deux de ses ennemis des listes électorales. « Bon, allez, tu me tues Rachida et Fillon (…) Parce que Rachida on n’en veut plus (…) Basta crapoto », lui lance-t-il. « Je vais te dire, le meilleur moyen de la tuer, c’est d’éteindre (…) Et Fillon, c’est pareil, faut pas le tuer publiquement, faut l’éteindre », estime NKM. Dans un rire, les deux compères s'amusent de l'identité du père de la fille de Rachida Dati. « C’est vraiment une… », finit par lâcher Nathalie Kosciusko-Morizet.

Une révélation qui a fait bondir la principale intéressée qui a demandé, dimanche 6 novembre, à la haute autorité de la primaire à droite de mettre NKM « hors jeu ». « Je considère que la classe politique doit la mettre hors-jeu, elle doit la mettre à l’index, elle doit lui demander des comptes », a lancé Rachida Dati qui soutient Nicolas Sarkozy, sur BFMTV. « Mme Kosciusko-Morizet a demandé l’exclusion de Jean-Frédéric Poisson pour des propos dont il s’est excusé, mais elle a encore sa place dans la primaire ? Je le demande à la haute autorité ».

Selon elle, utiliser le patron du renseignement « pour ’tuer’ un adversaire politique et enquêter sur ma vie privée », c’est très grave. De son côté Nathalie Kosciusko-Morizet a dit ne pas se souvenir de cette conversation. Belle ambiance chez les Républicains !

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Marine Tertrais est journaliste à Economie Matin depuis 2015, après être passée successivement par Jol Press, et Atlantico.

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