La Chan Zuckerberg Initiative (CZI), fondée par Mark Zuckerberg et Priscilla Chan, a annoncé, le 29 avril, la fermeture en 2026 de deux établissements scolaires gratuits destinés aux enfants des quartiers défavorisés de Californie. Cette décision marque un tournant brutal dans un projet éducatif présenté à ses débuts comme un modèle d’avant-garde. Les familles concernées, elles, dénoncent une rupture de confiance et une promesse trahie.
Mark Zuckerberg ferme son école gratuite en Californie
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Published on 30 avril 2025 13h30
Une école gratuite qui voulait réinventer l’égalité des chances
Créée en 2016 à East Palo Alto, la Primary School s’était donné pour mission de transformer l’approche éducative pour les enfants issus de milieux précaires. Avec un second campus ouvert à San Leandro, cette école gratuite regroupait enseignement, accompagnement médical, services sociaux et soutien psychologique. Objectif : briser les déterminismes sociaux dès la petite enfance. Financée exclusivement par la fortune personnelle de Zuckerberg via la CZI, l’école gratuite accueillait 550 élèves, dont la majorité vivait sous le seuil de pauvreté.
L’ambition affichée était simple et puissante. Selon Mark Zuckerberg dans la déclaration initiale de 2016, il s’agissait d’« un nouveau type d’école » conçue pour « aider les enfants des communautés sous-desservies à atteindre leur plein potentiel ». Mais neuf ans plus tard, le rêve s’effondre. Sans avertissement clair ni consultation des familles, la nouvelle est tombée, les écoles fermeront leurs portes à l’été 2026.
Une annonce expédiée, une communauté sidérée
Les parents des élèves ont été convoqués à un petit-déjeuner dans l’établissement. Pas de conférence, pas de discours institutionnel. Juste un message lapidaire. « On nous a dit que "le monsieur qui donnait de l’argent" ne voulait plus le faire », témoigne Emeline Vainikolo, mère d’un élève, dans des propos rapportés par 20 Minutes.
Les familles, nombreuses à avoir bâti leur quotidien autour de l’école, expriment un sentiment d’abandon brutal. Veronica Van Leeuwaarde, mère d’anciens élèves, déclare avec amertume dans des propos partagés par San Francisco Standard : « Ils sacrifient toute une communauté. Cette école a transformé nos vies ».
Une philanthropie aux limites bien concrètes
Pour justifier la fermeture, Jean-Claude Brizard, président du conseil d’administration de l’établissement, avance un argument implacable, dans des propos rapportés par 20 Minutes : « Une structure qui dépend à 100 % de la philanthropie n’est pas viable à long terme ». En d’autres termes, l’argent s’est tari. Et aucun partenaire public ou privé n’a pris le relais. Certains observateurs évoquent une autre hypothèse : le recentrage stratégique de la CZI. Moins de diversité, moins d’inclusion, plus de technologie. Mark Zuckerberg, qui s’est récemment rapproché de Donald Trump, aurait drastiquement réduit les financements alloués aux initiatives sociales. Un changement de cap qui tranche avec les discours humanistes des débuts.
Face à la polémique, la Chan Zuckerberg Initiative promet un plan d’accompagnement : 50 millions de dollars injectés dans les communautés locales. Des comptes épargne pour les études, des conseillers pour la transition scolaire, quelques subventions supplémentaires. Mais pour les familles, le compte n’y est pas. Margarita Perez, mère d’une élève, résume le malaise, dans des propos partagés par San Francisco Chronicle : « Ils ont fait des promesses, et maintenant ils s’en vont ». Ce que les enfants perdent, c’est bien plus qu’un lieu d’apprentissage. C’est un ancrage, une sécurité, une perspective.
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