Réemploi en danger : 1.000 emplois menacés, l’Union pour le Réemploi Solidaire alerte

L’Union pour le Réemploi Solidaire dénonce les décisions de l’éco-organisme Ecosystem qui pourraient détruire 1.000 emplois d’insertion et des infrastructures majeures de reconditionnement/réemploi à Rennes, Angers, Nantes, Niort et Mulhouse.

Jean Paul Raillard
By Jean-Paul Raillard Published on 30 avril 2025 14h01
réemploi, Union du Réemploi Solidaire, Ecosystem
Two warehouse workers walking and talking in aisle filled with boxes, showcasing teamwork and communication in fast paced industry setting - © PolitiqueMatin

Le 10 avril, le réseau Envie annonçait la perte éventuelle de ces emplois directs et indirects après que cinq de ses sites logistiques aient perdu l’appel d’offres « Logistique DEEE » lancé par l’éco-organisme Ecosystem. Le marché doit être transféré dès le 5 mai 2025 au lauréat de l’appel d’offres, un acteur industriel bien éloigné de l’économie sociale et solidaire.

L’Union pour le Réemploi Solidaire rappelle que loin d’avoir uniquement des conséquences sur des activités logistiques, ce sont bien les emplois et les moyens de réemploi/reconditionnement qui sont en grand risque de disparaître.

En effet, sans le soutien économique de ces activités logistiques aux activités de réemploi/reconditionnement et le flux d’épaves trié qui permet de compenser la faible qualité des gisements de « réemploi » traditionnels, c’est l’ensemble des activités d’Envie qui sont en danger.

Alors que le réemploi constitue le levier le plus efficace dans la hiérarchie des modes de traitement des déchets (Code de l’environnement, loi Anti-gaspillage pour une Économie Circulaire), et que l’État fixe à l’éco-organisme un objectif de réemploi de 2% des appareils électriques et électroniques mis en marché, l’issue de ces appels d’offre démontre que l’éco-organisme fait primer les préoccupations économiques au détriment des enjeux sociaux et environnementaux auxquels répondent les acteurs du réemploi solidaire.

Il y a urgence. Nous appelons à ce qu’Ecosystem mette tous les moyens en œuvre pour sauver les activités de réemploi/reconditionnement et les emplois menacés.

Nous appelons les autorités publiques, l’État, à mettre en œuvre tout moyen pour faire respecter l’esprit de la loi AGEC.

La question qui se pose est celle du sens que nous voulons donner à notre économie et plus largement à notre société : voulons-nous vraiment construire l’économie circulaire qui permet de gaspiller moins, de créer des emplois locaux et de redevenir souverains ?

Voulons-nous que cette économie circulaire soit au service des populations par le reconditionnement/réemploi d’objets et appareils à coût accessible, au service de parcours de reprise d’emplois, d’accueil citoyen, liant performance technique et non-lucrativité ?

 

L’Union pour le Réemploi Solidaire rappelle que ce ne sont pas des débats théoriques mais bien des cas pratiques, comme celui que connaît réseau Envie et auxquels il faut apporter des réponses dès aujourd’hui.

Dans le même élan, l’Union pour le réemploi Solidaire appelle l’État, les collectivités locales et les parlementaires à se saisir du sujet du réemploi/reconditionnement, d’en assurer la pérennité et le développement au service de nos concitoyens.

Jean Paul Raillard

Jean-Paul Raillard est économiste de formation. Après une carrière d’enseignant en formation initiale et continue, il a rejoint le cabinet d’expertise comptable Syndex spécialisé dans l’aide au dialogue social et dont il a assuré la direction générale entre 2008 et 2014 ; il a participé à sa transformation en SCOP fin 2011. Après avoir rejoint le réseau Envie en 2014, il est Président de la Fédération Envie depuis 2019, qui représente un réseau d’entreprises d'insertion travaillant dans l’économie circulaire et comprenant 4 000 salariés dont 3 000 en parcours de retour à l’emploi. Il préside également le Conseil de Surveillance de la SCIC Envie Autonomie, qui pilote des activités d’économie circulaire du matériel médical. Par ailleurs, il est membre du collectif de l'Union pour le Réemploi Solidaire, en charge de promouvoir les synergies entre acteurs du réemploi à finalité sociale. Il préside d’autre part, depuis janvier 2024, le Collectif Éthique sur l’Étiquette, qui œuvre pour la défense des droits humains au travail et la sensibilisation des citoyens afin qu’ils s’impliquent et agissent à leur échelle sur ces sujets.

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