Frontières : ces deux pays de l’UE n’auront plus de contrôles terrestres dès 2025

L’espace Schengen, qui détermine la libre circulation des personnes entre ses pays membres, comptait jusqu’à ce jeudi 12 décembre 2024, 27 membres, dont 25 font aussi partie de l’Union européenne. Ils sont désormais 29 suite à l’accord de pleine adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie.

La Roumanie et la Bulgarie intègrent pleinement l'espace Schengen

La Roumanie et la Bulgarie rejoindront pleinement l’espace Schengen à partir du 1ᵉʳ janvier 2025. Cette décision, adoptée le 12 décembre 2024 par les États membres de l’Union européenne, met fin à plus d’une décennie d’attente. Les deux pays des Balkans verront les contrôles terrestres à leurs frontières entièrement levés, marquant ainsi leur intégration complète dans la zone de libre circulation européenne qui regroupe à présent composée de 29 membres, dont 25 de l’UE et 4 non membres. Klaus Iohannis, président de la Roumanie, a salué cet accord d'adhésion dans un communiqué de presse comme étant un « moment historique » et «  la reconnaissance de longues années d’efforts et des progrès accomplis ». Depuis leur entrée dans l’Union européenne en 2007, Bucarest et Sofia attendaient ce statut, déjà accordé à la Croatie en 2023 - en plus de son intégration dans la zone euro - et malgré son adhésion à l’UE six ans après les deux pays des Balkans. Marcel Ciolacu, Premier ministre roumain, a également insisté sur les bénéfices économiques que représentait la pleine intégration des deux pays des Balkans dans l'espace Schengen : « Cette adhésion apportera des bénéfices majeurs pour l’économie et des voyages plus rapides pour les millions de Roumains vivant et travaillant dans l’UE. »

En réalité, cela n'était plus qu'une question de temps. La Bulgarie et la Roumanie, en effet, avaient toutes les deux obtenu une adhésion partielle, notamment avec la levée des contrôles dans les aéroports et ports maritimes depuis le mois de mars 2024. Ce nouvel élargissement, qui supprime les frontières terrestres, a été rendu possible grâce à la levée du veto des Pays-Bas puis de l’Autriche, longtemps réticents pour des raisons liées à la sécurité et à l'immigration.

Une adhésion ralentie du fait de leur proximité géographique avec la Turquie

Si cette avancée est largement saluée, elle suscite néanmoins des craintes, notamment parmi les figures politiques de la droite et des gouvernements des pays frontaliers de la Roumanie et de la Bulgarie. La frontière terrestre de la Bulgarie avec la Turquie et l’accès partagé à la mer Noire de cette dernière avec la Roumanie sont perçus comme des points stratégiques et particulièrement sensibles en cas de pressions migratoires potentielles.

Dans un contexte dans lequel la sécurité des frontières et les problématiques liées à l’immigration inquiètent de plus en plus les peuples européens, l’adhésion pleine de la Roumanie et de la Bulgarie avait suscité une réaction de certains pays du Vieux Continent. La Hongrie, en tête, avait instauré des contrôles visant à minimiser les changements dans les routes migratoires. Dimitar Dimitrov, président de la Chambre des transporteurs bulgares, s’est félicité de l’accord finalement trouvé : « Actuellement, ils attendent entre 12 et 20 heures aux différents postes-frontières. Cette annonce est un soulagement. » Il a également tenu à réaffirmer : « Nous continuerons à agir de manière responsable pour protéger et renforcer les frontières extérieures de l’Union européenne. » La Hongrie, par la voix de son ministre de l'Intérieur, Sandor Pinter, qui assure également la présidence tournante du Conseil de l’UE, a tenu à souligner cet accord de pleine adhésion comme d'« un moment historique » pour les deux pays des Balkans.