L’Union européenne reprend sa vague de sanctions à l’encontre de la Russie dans sa réponse à la guerre en Ukraine, sur un aspect bien particulier.
Sanctions : l’UE vise une nouvelle cible pour affaiblir la Russie
Alors que l’Europe resserre son étreinte, un réseau complexe d’intérêts et de pressions internationales prend forme pour tenter une fois de plus d'affaiblir la Russie.
Sanctions : une nouvelle salve contre les Russes
Depuis février 2022, l’Union européenne (UE) s’est armée de sanctions pour répondre à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ce 15ᵉ train de mesures s’attaque à un des piliers stratégiques de Moscou : sa « flotte fantôme ». Ces navires, anciens de plus de 20 ans et souvent mal entretenus, permettent à la Russie de contourner les restrictions pétrolières imposées par les alliés occidentaux.
Cette flotte est constituée de bâtiments sous des « pavillons de complaisance », des registres maritimes laxistes comme ceux du Panama ou du Liberia. Leur rôle est essentiel pour acheminer un pétrole vendu à bas prix à des pays comme la Chine et l’Inde, qui soutiennent indirectement l’économie de guerre russe avec leurs achats.
Non assurés et en mauvais état, ces navires représentent une réelle menace écologique. Bruxelles redoute un désastre dans ses eaux territoriales, accentué par l’absence de mesures adaptées en cas de marées noires.
Le recours à des méthodes douteuses, comme la transmission de données falsifiées ou les transferts de pétrole de navire à navire, aggrave les risques.
Premières sanctions sous la présidence hongroise
Ce 15ᵉ train de sanctions arrive en pleine présidence du Conseil de l'UE par la Hongrie. Alors que cette dernière est souvent interrogée pour sa proximité avec Moscou, les 27 États membres ont tout de même trouvé un terrain d’entente.
Pour Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, ces mesures montrent que « l’UE et ses partenaires du G7 restent résolus à couper les ressources de Moscou, nécessaires pour poursuivre cette guerre injuste ».
Malgré leur symbolisme, ces nouvelles sanctions pourraient ne pas suffire à enrayer la machine économique russe. Avec un plafond de 60 dollars par baril de pétrole brut fixé fin 2022, Moscou a su s’adapter en exploitant des canaux parallèles. Entre février 2022 et juin 2024, les revenus russes issus des exportations de pétrole ont atteint 475 milliards d’euros, selon le Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur (CREA).
Cependant, le ciblage précis de près de 50 navires supplémentaires dans ce nouveau paquet marque une intensification des efforts européens. L’objectif : perturber un peu plus l’économie russe, déjà sous pression, et limiter ses capacités de financement de la guerre en Ukraine.