Même s’il ne s’est pas encore déclaré officiellement, Nicolas Sarkozy s’est lancé dans la bataille de la primaire de la droite. Et pour retrouver son électorat de 2007, il est revenu en force sur le terrain de l'identité nationale. Les électeurs le suivront-ils cette fois-ci ?
Retour de l’identité nationale dans le discours de Sarkozy
En 2007, la campagne de Nicolas Sarkozy avait séduit très largement les électeurs de droite, certains délaissant même Jean-Marie Le Pen pour cet ancien ministre de l’Intérieur, qui allait remettre la pays au travail et redonner aux Français la fierté de leur identité et de leur passé. Seulement voilà, cet électorat avait tôt fait de comprendre que cette « passion française » n’était pas à proprement parler au cœur des préoccupations de Nicolas Sarkozy, une fois au pouvoir.
En 2012, ces idées, jugées trop à droite par une partie de son camp, ont été carrément mises de côté et François Hollande a été élu président de la République. Il a donc paru naturel à Nicolas Sarkozy de revenir avec un discours bien ancré à droite, pour reconquérir un électorat qui s’est détourné de lui, en vue de la primaire.
Lors d’un meeting à Lille mercredi 8 juin, il n’a donc pas hésité à parler « d’identité nationale », de la France comme d’un « pays chrétien » et de la mise en place de « règles d’un nouvel islam ». Mais ce discours séduira-t-il une seconde fois ?
Un discours très critiqué au PS et au FN
On ne sait pas encore comment réagiront les électeurs, s’ils seront sensibles à un tel discours. En revanche, côté PS, on ne semble pas apprécier ce « retour vers le futur ». « J'ai l'impression que c'est un film du passé, ce qu'on vient de voir », a réagi Ségolène Royal, son adversaire de 2007, sur iTélé. « On ne sait même plus dater. On a l'impression d'une répétition de discours sans cesse entendus, qui ont déjà été d'ailleurs sanctionnés par les Français. »
De son côté, le vice-président du Front national, Florian Philippot, n’a apporté aucun crédit aux propos de l’ancien président : « Autrement dit, Sarkozy compte enfumer pour la 1724ème fois depuis 2002... Aussi crédible que son Kärcher ! », a-t-il lancé sur Twitter. Et d’ajouter : « Quand Sarkozy parle de “tyrannie des minorités”, il évoque ces parlementaires qui ont voté le Traité de Lisbonne contre le référendum ? »
On dit qu’on ne meurt pas en politique, que des candidats peuvent se faire réélire même lorsqu’ils n’ont pas tenu leurs promesses. L’avenir nous le dira...