Fin du suspense. Dans un entretien accordé au Monde publié ce mardi 26 novembre 2024, Anne Hidalgo a officiellement annoncé son retrait de la course aux municipales de 2026 pour la mairie de Paris. La maire de la capitale en a profité pour apporter son soutien à celui qu’elle souhaiterait voir prendre sa suite.
Mairie de Paris : Hidalgo se retire de la course et désigne son successeur
Mairie de Paris : pas de troisième mandat pour Anne Hidalgo
Anne Hidalgo, maire de Paris depuis 2014, a confirmé qu’elle ne se représentera pas pour un troisième mandat en 2026. « C’est une décision que j’ai prise depuis longtemps », tient-elle à souligner dans son entretien accordé au Monde. « Je me suis toujours inscrite dans l’idée que deux mandats étaient suffisants pour mener à bien de profonds changements », ajoute-t-elle. Un départ mûrement réfléchi et préparé, donc. Anne Hidalgo a profité de cette occasion pour désigner Rémi Féraud, président du groupe Paris en commun, comme son successeur idéal. Selon elle, ce dernier incarne « celui qui va pouvoir porter notre histoire et réinventer un avenir pour Paris. Il incarne la solidité, le sérieux et la capacité de rassemblement nécessaires ».
Son départ s’inscrit dans un contexte de forte polarisation de la société parisienne : 24 % ont une opinion favorable contre 68 % une mauvaise opinion de leur maire. Plusieurs candidats sont en lice. Parmi eux figurent : Rachida Dati, qui fut l'une des premières à se positionner et qui est projetée à 39 % d'opinions favorables selon le dernier sondage Ipsos du 17 novembre 2024. Nonobstant, un nouvel entrant, non confirmé pour le moment, qui pourrait lui prendre la part du lion : Gabriel Attal. L'ancien Premier ministre, en effet, est porté favori selon ce même sondage avec 42 % d'opinions favorables à son égard. Viennent ensuite Rémi Féraud (non sondé pour le moment) et Emmanuel Grégoire, député, ancien premier adjoint d'Anne Hidalgo.
Une « bombe budgétaire » pour son successeur
Les comptes de la mairie de Paris sont rouge foncé. Avec une dette qui devrait s'élever à 8,8 milliards d'euros en 2024 selon les projections, et à 9,5 milliards en 2025, les critiques à l'égard de la gestion financière d'Anne Hidalgo ne manquent pas. Mauvaise gestion, opacité, manque de transparence : Rachida Dati et Gabriel Attal pointent tous deux une absence de stratégie « irresponsable » pour limiter l’endettement de la capitale et accusent la maire sortante de léguer une « bombe budgétaire » à son successeur. Pour autant, ces invectives ne semblent aucunement atteindre l'intéressée. Anne Hidalgo a fermement défendu son bilan dans son entretien accordé à nos confrères, évoquant les Jeux Olympiques 2024, les investissements dans le réaménagement de la capitale ou encore envers la transition écologique de la Ville Lumière. « Nous avons des comptes à l’équilibre, certifiés par un commissaire aux comptes et validés par les agences de notation avec la plus haute note possible pour une collectivité », assure, non sans un certain culot, la maire, tout en refusant de répondre à la question de « savoir s’il faut faire des économies ».
Les Parisiens ne sont pas dupes pour autant. Les élections présidentielles de 2022, où Anne Hidalgo a fini avec 1,7 % des voix, donnaient un avant-goût du sort qui lui serait réservé si elle se présentait à la mairie de Paris en 2026. Il n'est pas question d'un au revoir définitif pour autant. Anne Hidalgo a confirmé qu’elle ne s'écartera pas de la vie publique. « Je vais continuer à faire de la politique, en aidant à construire une grande force sociale, démocrate et écologiste », a-t-elle précisé. La maire souhaite ainsi porter sa pierre à l'édifice dans la réorganisation de la gauche, qui doit selon elle davantage rassembler les écologistes, les socialistes et les communistes. Anne Hidalgo a par ailleurs laissé entendre qu’elle s’impliquera dans des initiatives écologiques à l’échelle nationale ou européenne.