« Film porno soft » : que reproche-t-on au député PS Sébastien Pietrasanta ?

Cropped Favicon.png
Par Marine Tertrais Modifié le 11 juillet 2016 à 16h13
Vuemairieasnieres

Début juillet, on apprenait que le député socialiste Sébastien Pietrasanta avait été mis en examen dans l'affaire du « porno soft d'Asnières ». Mais de quoi s’agit-il exactement ?

Un conflit sur fond de film porno

On apprenait, vendredi 5 juillet, que l’ancien maire d’Asnières-Sur-Seine, Sébastien Pietrasanta, avait été mis en examen en juin pour avoir mis à disposition d’un réalisateur les locaux de la mairie d’Asnières-Sur-Seine. A l’origine de l’affaire, l’actuel maire Manuel Aeschlimann (Les Républicains), qui avait déposé plainte pour prise illégale d’intérêts au nom de la commune.

Il reprochait en effet à son prédécesseur d’avoir prêté ces locaux alors qu’il aurait dû les louer. Un délit qui n’a pas été retenu par le juge d’instruction qui a préféré mettre en examen le député socialiste « pour avoir accordé une exonération ou une franchise de droits, cotisations, impôts ou taxes publiques, en dispensant Julien Richard du paiement de la redevance due pour l’utilisation du domaine public ». Ce réalisateur, Julien Richard, était, par ailleurs, adjoint de Sébastien Pietrasanta à l'époque.

Vengeance personnelle ?

Pour marquer le coup, Manuel Aeschlimann avait fait diffusé les images de ce court-métrage en plein conseil municipal. Un montage de quatre minutes, qui devait convaincre d’éventuels investisseurs, et dans lesquelles on pouvait voir quelques secondes d’images « érotiques » trouvées dans une banque d’images qui n'avaient donc pas été tournées dans la mairie. Et de dénoncer les agissements de son prédécesseur qui avait « dégradé » l'image de la ville « en tournant ce qu'il est commun d'appeler un film porno soft ».

A la suite de cette affaire, Manuel Aeschlimann avait été condamné en mars pour diffamation. « Je démens catégoriquement que mon film appartienne au genre 'érotique', puisqu'il s'agit en réalité d'une comédie sur le thème de la corruption dans différents milieux (politique, finance, médias...) », a fait savoir Julien Richard, dans une lettre adressée au HuffPost. « La rumeur selon laquelle ce film serait un film de charme ou 'porno' a déjà donné lieu à des poursuites en diffamation. »

En bref, le parlementaire socialiste a été mis en examen sous le statut de simple témoin assisté pour concussion. En droit français, le délit de concussion est le fait pour un agent public d’user de sa fonction à des fins personnelles. Encore une affaire qui aura fait beaucoup de bruit pour pas grand-chose…

Cropped Favicon.png

Marine Tertrais est journaliste à Economie Matin depuis 2015, après être passée successivement par Jol Press, et Atlantico.

Suivez-nous sur Google News PolitiqueMatin - Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités.

Aucun commentaire à «« Film porno soft » : que reproche-t-on au député PS Sébastien Pietrasanta ?»

Laisser un commentaire

Les Commentaires sont soumis à modération. Seuls les commentaires pertinents et étoffés seront validés. - * Champs requis