"Ma vie et ce jeu merveilleux"… Tel était le titre de l’autobiographie de Pelé que le Roi du football écrivit en 1978, à l’heure de sa retraite.
« Jeu merveilleux »…Oui le football peut être un jeu merveilleux sous toutes les latitudes quand il est joué par de grandes équipes qui naissent toujours ou presque autour d’un grand joueur voir d’un très grand joueur. Le football fût merveilleux sous toutes les latitudes et à toutes les époques, et il l’est encore, lorsqu’il est joué par des artistes quelle que soit leur nationalité ou leur race.
Football : le monde entier a rêvé...
Le monde entier a rêvé devant les magiciens magyars de 1954 et les Oranges mécaniques de 1974 qui furent tous deux terrassés par les allemands de l’ouest en finale de la coupe du monde alors qu’ils méritaient le titre. Le monde entier a rêvé devant de merveilleux vainqueurs comme le Brésil 1970, l’Argentine 1986, la France 1998 ou l’Espagne 2010. Il a aussi pleuré devant les défaites du Brésil et de la France en 1982 et 1986 comme il avait pleuré pour les hongrois et les néerlandais. Car le football, ça devrait surtout être ça, un jeu merveilleux qui fait rêver les gosses du monde entier, qu’ils soient dans une favela de Rio ou sur la 5ème avenue de New-York. Mais depuis maintenant une semaine, le football n’est plus qu’un nid à scandales, ceux- ci éclatant au visage de la planète entière jour après jour.
La dernière révélation concernant « l’indemnisation » reçue par la fédération irlandaise suite à l’élimination en barrages pour la coupe du monde 2010 en raison d’une double main de Thierry Henry suite auxquelles William Gallas avait marqué le but décisif laisse rêveur. En effet, comment justifier le fait que pour « rattraper » une injustice, la FIFA ait signé un chèque de cinq millions d’euros à la fédération irlandaise afin d’éviter toute poursuite ? Cette indemnisation est d’autant plus douteuse que, au cas où le but n’aurait pas été validé, l’Irlande n’était pas qualifiée puisqu’il aurait fallu procéder à une séance de tirs au but dont personne ne peut savoir quelle en aurait été l’issue…
Des erreurs d'arbitrage
Si l’Irlande a été indemnisée pour une erreur d’arbitrage, a-t-on indemnisé la Hongrie 1954 battue par des Allemands dont on sait aujourd’hui qu’ils étaient dopés aux métamphétamines (et qui ont en plus été victimes de l’arbitrage partial de l’anglais Mr Ling) ? A-t-on indemnisé les Néerlandais de 1974 puisque le joueur allemand Bernd Hölzenbein a reconnu avoir plongé sur le tacle de Jansen provoquant le penalty égalisateur en arguant que « l’arbitre avait sifflé un penalty pour les Pays-Bas et que l’Allemagne jouant à domicile… » ?
A-t-on indemnisé la France de 1982 éliminée après l’attentat de Schumacher sur Battiston ou l’Angleterre 1986 éliminée par « la main de Dieu » de Maradona (même si comme pour le France Irlande, l’annulation de ce but aurait conduit aux prolongations et peut-être aux tirs au but) ? A-t-on indemnisé l’Argentine battue en finale 1990 sur un penalty bidon sifflé à 9 minutes de la fin par un arbitre mexicain, Mr Codesal Mendez, nullissime du début à la fin ce soir là ? Aux dernières nouvelles aucune de ces équipes n’a touché le moindre centime mais ces bribes de l’histoire du football montrent qu’à travers les années, et on aurait pu parler du scandale de la victoire de l’Italie en 1934 suite à l’intervention de Mussolini, les matches achetés, le dopage et les scandales en tous genres ont fait partie de l’ADN du football tant au niveau des équipes nationales qu’au niveau des clubs.
Bref, depuis toujours dans le football tout s’achète, de l’organisation d’une coupe du monde à un match de Ligue des Champions en passant par le silence des dirigeants d’une équipe injustement éliminée. On a souvent fait le reproche au football d’être joué par des jeunes gens ayant « tout dans les jambes et rien dans la tête », stéréotype aussi bête que faux. On a désormais la confirmation que les têtes pensantes de ce « jeu merveilleux » sont des intellectuels sartriens. En effet, plus on en apprend sur eux et plus on a la nausée en voyant à quel point ils ont les mains sales…