Les années se suivent et se ressemblent dans le football français. On avait connu l’année passée les scandales Lens et Luzenac lors de l’intersaison. On connaît cette année le scandale Nîmes et celui de la réforme des montées et descentes entre la Ligue 1 et la Ligue 2.
Football : de scandale en scandale
Ainsi l’an dernier, et malgré le refus de la DNCG (Direction Nationale du Contrôle de Gestion) de valider la montée de Lens en Ligue 1, tout avait été fait pour permettre la montée du club artésien malgré le peu de crédibilité de son mécène venu d’Azerbaïdjan. Passage en force réussi et, après une année cataclysmique tant sur le plan sportif que sur le plan financier (Gervais Martel devant multiplier les aller-retour Lens-Bakou pour aller chercher l’argent promis mais qui n’arrivait jamais), les sang et or se retrouvent rétrogradés en Ligue 2 avant un nouveau passage devant la DNCG d’ici quelques jours qui s’annonce pour le moins compliqué…
Le second scandale de l’an dernier fût l’acharnement à empêcher la montée de Luzenac de National en Ligue 2, les ariègeois subissant tous les coups tordus possibles et imaginables de la part de la Ligue de Football Professionnel. Objectif réussi puisque le club a passé la saison en DHR (Division d’Honneur Régional). Entre Lens et Luzenac, la différence se fît entre ceux qui avaient les soutiens à Paris et ceux qui ne les avaient pas, donnant une fois de plus raison à Jean de La Fontaine lorsqu’il disait que : « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir »…
Matchs truqués : une peine allégée pour Nîmes
Cette année, rebelote avec le maintien de Nîmes en Ligue 2 qui, bien que rétrogradé en National suite à la tentative d’achat de quatre matches de ligue 2 la saison dernière, a vu sa sanction réduite à huit points de pénalité. Plusieurs de ses dirigeants ont vu leur sanction réduite en appel à de simples peines de principe, ce qui est un scandale tant en termes d’éthique sportive que d’éthique tout court. Il y a 22 ans Marseille, pour avoir acheté un seul match (le fameux VA-OM), et bien que champion d’Europe , avait été rétrogradé en Ligue 2. Quand on voit la chute des sanctions sur les matches truqués, on peut conseiller aux Présidents de clubs en difficulté la saison prochaine de tenter d’acheter des matches puisque la « jurisprudence Nîmes » fait qu’ils savent d’ores et déjà qu’ils ne seront pas sanctionnés. Le dindon de la farce de ce nouveau tour de passe-passe s’appelle Orléans, le club ayant « hérité » de la dernière place dans l’ascenseur pour l’échafaud vers le National…
Quand le copinage piétine l'éthique
Pour que la fête soit complète, on a appris en fin de semaine que la saison prochaine il n’y aura plus que deux descentes de Ligue 1 en Ligue 2 avec, évidemment plus que deux montées de Ligue 2 en Ligue 1 afin, tenez vous bien, de « sécuriser les investisseurs » dixit Frédéric Thiriez le Président de la Ligue de Football Professionnel.
Inutile de dire que cette mesure, qui fait rire toute personne ayant investi une fois dans sa vie et connaissant le principe du risque dans tout investissement, va tuer une grande partie du charme du football : le suspens. En effet, si cette mesure avait été en vigueur dès cette année, on aurait connu dès le mois de février les deux clubs condamnés à descendre, Lens et Metz, alors que tout s’est joué pour la troisième descente à l’avant dernière journée pour le malheur d’Evian Thonon Gaillard… Ainsi, nous aurons la saison prochaine des matches « pour du beurre » dès l’hiver si deux équipes sont distancées dans la course au maintien… Bonjour l’intérêt du championnat !
Les années se suivent et se ressemblent donc dans le football français : les passe-droits succèdent aux scandales tandis que le copinage continue de piétiner l’éthique. Vive le foot…