Dans « L'Emission politique », jeudi 27 octobre, François Fillon a montré le visage d’un homme posé, sûr de ses convictions, peu complaisant avec ses adversaires. Il a aussi fait preuve d’humour et d’une séduction que nous ne lui connaissions pas.
Le vrai champion de la droite décomplexée ?
Pour la grande majorité des Français, François Fillon est un homme de l’ombre, un homme de cabinet, mais il n’a pas les épaules pour devenir un chef d’Etat. Mais lors de son passage dans l’émission politique de France 2, il a montré un visage plutôt sympathique et s’est montré droit dans ses bottes sur un grand nombre de sujets. Calme, il n’est jamais tombé dans les pièges des journalistes. Pas un faux pas. Pas une fausse note. La surprise a été totale.
« Loin de ses habituelles hésitations et de ses fréquentes ambiguïtés, l’ancien Premier ministre s’est présenté comme l’homme d’une droite assumée mais calme et sereine », écrit l’éditorialiste Carole Barjon, dans les colonnes de L’OBS. « Fini, les noirs sourcils froncés en permanence, Fillon était enfin souriant, détendu et même pourvu de quelques traits d’humour… Fillon, l’homme de la droite tranquille ? »
Et d’ajouter : « Et si on s’était trompé ? » « Et si le vrai champion de la droite décomplexée, c’était lui, François Fillon ? »
Des positions assumées
Il faut dire qu’il a abordé tous les sujets les plus épineux avec une vraie sérénité. Sur la question du Mariage pour tous, il explique face à une mère de deux enfants qui vient de se marier avec sa compagne que la loi Taubira doit être réécrite pour « figer le principe selon lequel un enfant est toujours le fruit d’un père et d’une mère ».
Sur l’Arabie Saoudite , il n’hésite pas à assumer des propos pour le moins polémiques : « Je considère qu’elle est, pour une part, à l’origine de la montée de l’intégrisme au sein de l’ensemble de la communauté musulmane mondiale avec le wahhabisme. Elle abrite encore en son sein des prêcheurs, des théologiens qui viennent nourrir cet intégrisme. »
« C’est cash, implacable, désarmant de dureté », analyse Louis Hausalter dans Marianne. « Et c’est la spécificité Fillon. Là où un Nicolas Sarkozy martèle qu’il veut aller chercher ‘un par un’ ses électeurs perdus, là où un Alain Juppé tente d’adoucir son image rigide, François Fillon, lui, n’essaie même pas d’enrober son propos. C’est lui qui a raison, et si l’on n’est pas d’accord, c’est pareil ! » C’est peut-être cela la force tranquille...