Le président s'est rendu lundi, le 27 févier, rue Cadet à Paris, siège du Grand-Orient (GOF) de France et du Musée de la franc-maçonnerie. L'anniversaire des 300 ans de la Franc-Maçonnerie moderne créée en 1717, était l'occasion rêvée pour François Hollande de marquer la fin de son quinquennat. Comme beaucoup d'hommes et de femmes politiques, il était déjà venu dans ces lieux en tant que candidat à l'élection présidentielle. Mais jusqu'à présent, aucun président de la République n'avait encore franchi ce seuil. Une visite historique oui, mais quelque peu surprenante quand on sait que la Franc-Maçonnerie ne fait pas l'unanimité des Français qui critiquent son rôle sous-terrain.
Le chef de l'État a pris le temps de visiter le musée après avoir passé quelques minutes en privé avec le Grand Maître du GOF Christophe Habas. Tous deux ont terminé leur rencontre par une allocution devant les journalistes et les frères de la Loge. S'adressant de vifs compliments l'un à l'autre, Christophe Habas a déclaré que la visite de François Hollande était « un hommage à 300 ans d'implication de la Franc-Maçonnerie dans la vie sociale et politique ». François Hollande a quant à lui, salué le rôle de cette institution dans la sauvegarde de la République et de la laïcité en ajoutant, en ardent défenseur de la loge, qu' « en voulant attaquer la Franc-Maçonnerie, c'est la République qui était visée ».
Le Grand-Orient de France, siège de la laïcité
Chaque loge maçonnique revêt un rôle voire une symbolique, qui lui est propre. Le GOF est reconnu pour son action bien précise dans la promotion de la laïcité en France. Ainsi, son combat contre l'influence des religions dans la vie publique et politique est très clair. Le Grand-Orient a été un des principaux acteurs de la loi de séparation des églises et de l'État de 1905. François Hollande avait d'ailleurs promis en début de mandat, d'inscrire cette séparation dans la Constitution. Promesse vaine. Pour l'historien Jean Garrigues, cette visite est « un signe assez ostensible de la conception laïque de l'État ».
Les loges maçonniques soumettent régulièrement leurs travaux aux parlementaires pour influencer au plus haut niveau de l'État les prises de décisions et la conception de lois françaises. Ainsi, dernièrement, le Grand-Orient a été particulièrement actif lors des débats bioéthiques et notamment dans les mesures adoptées pour l'encadrement des expérimentations sur les cellules souches embryonnaires et pour la fin de vie.