La gauche, pervers narcissique de la France

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Par François Bert Publié le 14 février 2017 à 19h50
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51,64 %À la dernière élection présidentielle, le candidat de la gauche a été élu avec 51,64 % des suffrages.

La gauche est le pervers narcissique de la France et la droite, son idiot utile. Cette pathologie galvaudée et pourtant bien réelle, qui fait souvent la une de L’Express ou du Nouvel Observateur s’avère une grille tout à fait pertinente – avec toute la précaution qu’exige bien sûr l’analyse d’un pensée collective en lieu et place des personnes – pour comprendre le fonctionnement de notre jeu politique.

Perfection rêvée

Ce qui est caractéristique de la perversion narcissique c’est, intrinsèquement, le déni d’une réalité qui contrarie le besoin d’une perfection rêvée. Le pervers narcissique ne supporte pas d’une part que l’on puisse avoir accès à l’ensemble des énergies qui convergent vers lui, mais, plus irréductiblement encore, il ne peut considérer sans se mettre dans tous ses états que l’image parfaite qu’il a de lui-même puisse être écornée par les faits. Partant de là, il va déployer une énergie incroyable et, pire, inconsciente pour que rien ne puisse briser son rêve immaculé.

Déni

Ce que nous observons depuis des décennies en France est du même acabit. La gauche a construit son image sur la conviction du progrès illimité. Très vite la réalité l’a rattrapée. Au lieu d’ajuster cette créativité débridée sur les impératifs et les contraintes du terrain, la gauche s’est non seulement entêtée à aller plus loin encore dans la déconnexion du réel (cf. les propositions entendues à la primaire) mais elle a surtout déclenché un processus dévastateur : le déni.

Projection

Le déni est le socle redoutable sur lequel s’appuie la destruction par les pervers narcissiques de leur entourage. Quand on n’est pas capable d’accueillir le message de la réalité, on ne peut, pour survivre, qu’avoir recours à des procédés de projection :« Si les catastrophes, erreurs et errements que l’on attribue à mon propre comportement sont inaccessibles à mon entendement – ou, ce qui serait moins grave d’ailleurs, à ma bonne foi – alors il faut nécessairement que je leur trouve une cause autre que moi-même et que par conséquent je leur trouve un coupable ». Emmuré par son déni de la réalité, incapable d’empathie et d’altérité, le pervers narcissique va produire une action en trois temps : haussement d’épaules et ridiculisation de toute forme de reproche, projection acharnée des fautes sur autrui, mise en doute et dénigrement systématique des qualités de celui-ci.

Najat Vallaud-Belkacem est la quintessence de ce flagrant délit de mensonge éhonté qui ne laisse pas pourtant d’agresser avec des airs d’inquisiteur et un aplomb sans limite qui a le malheur de la ramener à la réalité. Prenons parmi mille l’exemple du gender. Les enregistrements de la ministre ont beau être indiscutables, elle ne démordra pas de n’avoir jamais soutenu ni encouragé la théorie contestée et expliquera, avec la plus grande conviction du monde, que c’est l’opposition qui crée et voit du mal dans ce qui n’en fut jamais de sa part. Idem des 35h, de l’insécurité, du terrorisme islamique, de l’échec scolaire, du chômage, etc.

Victimologie

Le règne émotionnel des médias se contente bien facilement de cette tendance utile. Avoir raison dans les faits, dans la lente germination des projets et les imperfections de toute conduite opérationnelle, voilà qui est bien ennuyeux. Non, il faut des théories bien nettes faisant des malheureux. Il faut du rêve frelaté sur lequel s’apitoyer. Et quel meilleur allié, pour cela, que les professionnels de l’irréalité rêvée ? Les médias sont majoritairement de gauche car les médias veulent de l’émotion par gros cubes. Et pour en trouver, il faut des victimes.

Les pervers narcissiques sont des victimes parfaites. Ce sont des créatifs en captation énergétique. Ils savent trouver les causes et les maux apparents qui détournent l’énergie collective à leur profit. Le bon peuple de France court, vole, se démène pour ses causes jugées supérieures qui font oublier l’incurie des silencieuses affaires courantes du pays. Les agressions quotidiennes pleuvent, l’insécurité règne, des voitures de police sont brulées avec des gardiens de la paix à l’intérieur mais le chef de l’Etat choisit de courir plutôt au chevet de Théo, victime collatérale mais pas forcément innocente, d’une lutte quotidienne de la Police contre les trafics. Les associations lui emboitent le pas pour en faire un symbole de la lutte contre le viol ! Mais ce n’est pas en revanche pour les viols plus nombreux qu’elles subissent, ni pour les violences ou la situation de quasi-charia que vivent certaines femmes en banlieues que vont se mobiliser les députés socialistes mais sur le délit d’entrave à l’IVG, grossière privation de liberté sur la base d’un danger fictif.

Logique incantatoire

Comme un enfant qui veut qu’on le console de son éraflure, la gauche crie son malheur jusqu’à ce que l’on s’émeuve. Les secouristes le savent bien : dans un accident il faut d’abord détecter ceux qui crient le moins, car ce sont généralement les plus touchés. Il faut dire qu’un secouriste recherche l’action et non les flashs. L’affaire Fillon est la parfaite illustration de ce processus grossier qui pourtant semble à chaque fois fonctionner. C’est l’histoire de la paille et de la poutre évangéliques. Il est urgent d’arrêter de céder aux caprices hystériques d’une gauche qui n’a plus comme arme que l’accablement par répétition de la moindre faute détectée chez ses adversaires et ce, sans le début du commencement d’une symétrie avec les siennes.

Fausses convocations

La soif du débat chez les uns, le sens scrupuleux de la vérité chez d’autres produisent, ce qui est classique dans les procédés de manipulation, de fausses convocations. L’objectif d’un manipulateur n’est pas l’échange mais l’emprise, pas plus qu’il ne cherche des excuses de la part d’autrui pour repartir sur une nouvelle base mais pour accroître sa domination. Croire qu’un débat utile va découler de la transparence, c’est croire que donner de la viande aux loups va leur enlever l’envie de manger vos moutons. Si nous avons la gauche la plus manipulatrice du monde, nous avons aussi la droite la plus idiote. Face aux accusations, certains, comme Juppé ou NKM, vont donner des gages voire faire de la surenchère, et n’auront, après absolution médiatique, de droite plus que le nom. D’autres vont s’épuiser à faire montre de leur bonne foi, se faisant trainer d’une affaire à l’autre sans jamais sortir du piège.

Règnes du silence et des faits

Comme je le préconise dans les entreprises où j’interviens pour gérer ce genre de cas (cf mon article sur Les pervers narcissiques au travail), il y a essentiellement trois postures face à ce genre de comportement : la confrontation collective (avec arbitre indépendant, ce qui n’existe pas de fait dans nos médias) et sinon le silence ou ce que j’appelle le « disque rayé », c’est-à-dire la répétition inlassable des faits. On ne répond pas à une fausse convocation, d’une part parce que c’est reconnaître aux médias un pouvoir d’arbitrage qu’ils n’ont pas, d’autre part et surtout parce qu’elle n’a pas d’enjeu pour l’action.
Dans l’espace-temps d’une élection présidentielle et surtout du mandat qui la suit, doivent régner des plages de silence qui ramènent les choses à leur juste place et produisent un discernement tout articulé à l’action future. C’est dans la distance silencieuse aux agitations factices ou mineures que commence à s’imposer, par une juste hauteur de vue, celui qui doit tenir un rôle de chef. Et c’est pour cela aussi qu’il ne doit pas chercher à jouer l’irréprochable au risque d’ouvrir pour les médias un champ de tir proportionnel à sa prétention affichée. Un chef est jugé sur ce qu’il fait, avec, on le sait, des aléas nombreux mais une trajectoire globale qui parle mieux que les points. Louis XIV a plus fait pour la France que Louis XVI, mais son bulletin médiatique aurait été calamiteux par rapport à celui de son descendant.

A l’heure des faits, parler de ceux-là et que de ceux-là, sans déraper vers l’émotion. A l’heure des fausses émotions, refuser la convocation et se concentrer sur l’action.

Partis ou bon sens

C’est là que la logique intrinsèque des partis touche sa limite car, droite ou gauche, elle cherche des occasions de débats et de positionnement davantage qu’elle ne rassemble de la « capacité à faire ». On dit que la France est un peuple traditionnellement de droite. Disons plutôt que la France a du bons sens, qu’elle a une conscience instinctive de ce qui marche, et qu’elle a connu, avant 200 ans d’agitation idéologique, 1 500 ans d’unité autour d’une identité incarnée et de construction partagée au gré des difficultés. Les opinions et les appartenances aux partis sont l’écume des peuples. Le vrai clivage, c’est celui du rassemblement autour de ce qui est réalisable face aux hystérisations sur des motions qui n’ont pas plus d’ambition qu’un passage au 20H.

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Saint-Cyrien, officier parachutiste à la Légion étrangère puis gérant de portefeuilles et manager commercial, François Bert élabore une méthode unique de diagnostic des personnalités. Fondateur en 2011 d’Edelweiss RH, il conseille « en situation » les équipes de direction en accompagnant les dirigeants au discernement opérationnel. Il vient de rééditer Le temps des chefs est venu, changer le casting de la politique (Edelweiss Editions, 2017). Son blog est disponible ici.

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