Quand Hollande étrille discrètement Fillon, Macron et Montebourg

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Par Marine Tertrais Modifié le 11 janvier 2017 à 17h49
Ps Primaire Hollande Elections Presidentielle 2017 Campagne Electorale

À l’occasion de ses vœux aux syndicats, le chef de l’Etat a souhaité lancer quelques piques en direction de ses adversaires politiques. Des déclarations qui ne sont pas passées inaperçues.

Gouverner par ordonnances est trop brutal

François Hollande a renoncé à briguer un deuxième mandat mais cela ne l’empêche pas de défendre son bilan et dénoncer ces candidats qui critiquent son action à longueur de journée.

Selon lui la proposition de François Fillon visant à recourir à des ordonnances pour faire passer ses mesures les plus importantes serait une erreur grave. « Le risque, c'est le blocage, que face à la brutalité, il y ait une autre brutalité », a-t-il lancé face à un parterre de syndicats qui a battu le pavé pendant des semaines contre la loi travail qui est finalement passé grâce au 49.3. « Je ne comprends pas que des voix puissent réclamer de mettre un terme au dialogue social pour que l'Etat puisse intervenir plus vite », a-t-il ajouté.

Mais François Fillon n’est pas le seul à avoir été visé par ces piques. Le chef de l’Etat a aussi fustigé le discours d’Emmanuel Macron qui consiste « à se plaindre d'un excès de régulation étatique et, en même temps, d'appeler à l'intervention de l'État dès lors qu'on ne veut plus maintenir le paritarisme ». Le ni-gauche, ni-droite ne semble pas lui convenir.

Pas de pression sur les entreprises

Arnaud Montebourg, qui avait salué le discours de Donald Trump qui avait menacé les constructeurs automobiles de représailles fiscales s'ils délocalisaient une partie de leur production au Mexique, a aussi eu droit à des critiques, plus dissimulées mais bien qui lui étaient clairement adressées. « Il y a ici des représentants des entreprises françaises ou étrangères installées en France et qui contribuent par leurs investissements et leurs performances à créer de l'emploi, je les en remercie », a-t-il avancé. « Je ne leur demande pas de venir me voir pour qu'ils rapatrient des emplois ici, ce qui généralement revient à faire des promesses verbales avant l'entrée en fonction »

Et d’ajouter : « Ma conception de l'économie, c'est de pouvoir accepter l'ouverture avec des règles et ne pas faire du chantage ou de la pression sur les entreprises. » Y a-t-il encore quelqu’un pour défendre cette conception de l’économie ?

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Marine Tertrais est journaliste à Economie Matin depuis 2015, après être passée successivement par Jol Press, et Atlantico.

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