Selon une enquête réalisée par l'Ifop pour l'Institut Montaigne et publié le 18 septembre dans le JDD, 1 musulman de France sur 3 juge que la charia est plus importante que la loi de la République. Une information que certains préfèrent minimiser.
1 musulman sur 3 préfère la charia aux lois de la République
Les résultats de ce sondage ont été différemment repris selon les rédactions. Pourtant, si on les regarde de près, ils valent tout de même le coup qu’on s’y arrête un instant. Selon ces travaux, les musulmans de France se diviseraient en trois grands groupes. Le premier, qui représente 46 % des croyants, compte des musulmans « soit totalement sécularisés, soit en train d'achever leur intégration », mais qui ne renient pas leur religion pour autant.
Le deuxième, qui représente un quart de l’ensemble des musulmans français, est composé de musulmans pieux, pratiquants, fiers de leur religion mais opposés au voile intégral. Quant au troisième groupe (28 % des croyants), il compte des croyants qui ont « adopté un système de valeurs clairement opposé aux valeurs de la République », s'affirmant « en marge de la société ».
Selon cette étude, 20 % des hommes et 28 % des femmes se disent en effet favorables au voile intégral et 29 % des sondés jugent que la charia est plus importante que la loi de la République.
Quand la presse craint les amalgames
Autres enseignements intéressants : « De plus en plus de jeunes musulmans, même s’ils restent minoritaires, se définissent d’abord et avant tout par une identité religieuse de rupture (près de 50% des 15-25 ans) », notent les auteurs de l’étude. Et 65 % des musulmans se déclarent favorables au port du hijab, c’est-à-dire du voile.
Ces résultats qui interpellent, dans le contexte que connaît la France, ne semblent pas préoccuper sérieusement un certain nombre de médias. Si Libération pointe du doigt le risque « de stigmatiser une population », le Monde, quant à lui, propose le titre suivant : « Les musulmans de France, une population jeune et diverse ». Ces journaux ne font-ils pas confiance au bon jugement de leurs lecteurs ? On aurait été curieux de lire les titres de cette presse si un sondage avait mis en lumière le manque d’attachement d’un tiers des catholiques de France aux valeurs de la République.