Voilà qui risque de ne pas jouer en faveur d’Alain Juppé. Son nouveau soutien, Jean-Louis Debré vient d’avouer avoir voté pour François Hollande en 2012, au 2nd tour.
Jean-Louis Debré déteste cordialement Nicolas Sarkozy. Mais ses amis politiques pouvaient-ils pour autant imaginer que l’ancien ministre de Jacques Chirac avait voté pour François Hollande en 2012 ?
C’est pourtant bien ce qu’il a avoué au micro de France Info. « Si Nicolas Sarkozy est désigné par la primaire des Républicains, vous ne voterez pas pour lui ? » lui demande-t-on. Et Jean-Louis Debré de répondre : « Pour moi, qu’on soit à droite ou à gauche, l’important, c’est d’être républicain. J’ai déjà voté à gauche. Ne me demandez pas de faire un choix alors que je ne connais pas les candidats qui sont en présence. »
Si Nicolas Sarkozy devait être le vainqueur de la primaire de la droite et du centre, là encore, il n’hésiterait pas à voter pour son opposant. C’est certainement dans cette optique qu’il a choisi de soutenir tout récemment Alain Juppé. Mais après le soutien de François Bayrou, ce nouveau soutien d’un homme qui est prêt à voter à gauche ne risque pas de plaire à droite.
Une inimitié qui dure depuis longtemps
L’ancien président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré, ne s’est jamais bien entendu avec Nicolas Sarkozy. Quand ce dernier était président de la République, les deux hommes se sont à plusieurs reprises opposés sur différents sujets. Jean-Louis Debré lui a longtemps reproché d'avoir voulu influencer les décisions du Conseil constitutionnel.
Et dans son dernier livre, Ce que je ne pouvais pas dire (Robert Laffont), il expose clairement cette inimitié : « Rien ne m'étonne plus de Sarkozy. Il n'a aucun sens de l'Etat. C'est un chef de clan auquel il est interdit de résister, surtout au nom du droit », écrit-il. « Nicolas Sarkozy nous joue l'éternel revenant qui s'accroche. Il devrait prendre acte que pour lui, aujourd'hui, c'est fini. »
Et d’ajouter : « Après la guerre, les politiques étaient issus de la Résistance. Puis leurs enfants ont repris le flambeau et ils avaient encore une culture de ce qu'était la France. Aujourd'hui, le personnel politique n'a plus aucune culture historique ni littéraire. Ce ne sont que de petits clans qui chassent plus ou moins en meute. »