Dans un entretien sur “l’invité politique” de Sud Radio, Jordan Bardella, président du Rassemblement national (RN) et député européen, s’est exprimé sur plusieurs sujets le 4 décembre 2023. Animée par Jean-Jacques Bourdin, l’émission a abordé l’attentat à Paris du 2 décembre, la loi immigration et les élections européennes.
Pour Jordan Bardella, la loi immigration est “pour l’immigration”
Un terroriste nommé Armand : le nouveau mensonge de Darmanin
Jordan Bardella a mis en lumière sur Sud Radio les lacunes du système de surveillance des individus radicalisés. Parlant de l'attentat terroriste qui s'est déroulé samedi 2 décembre à Paris, il a déclaré : « Il y a une défaillance dans la manière dont on gère le terrorisme islamiste depuis 2012. C'est un individu fiché pour radicalisation, qui est passé en prison et qui a été remis en liberté. Il ne devrait pas se balader librement ! ». Cette déclaration souligne la gravité de la situation où un individu dangereux a pu circuler librement malgré son profil. Jordan Bardella a poursuivi, affirmant : « Je ne veux pas qu'on dissimule le débat de l'islam radical derrière celui de l'instabilité psychiatrique ou psychologique ». En soulignant l'importance de ne pas ignorer la dimension islamiste radicale dans l'évaluation des menaces terroristes, Bardella a critiqué la tendance à attribuer ces actes à l'instabilité psychologique. Il a également fait remarquer que « Tous ceux qui sont avec une Kalachnikov ou un couteau dans la rue pour tuer des gens sont par principe déséquilibrés », tout en soulignant l'importance de reconnaître la motivation islamiste radicale derrière de tels actes.
Mais au-delà du soin apporté aux malades psychiatriques en France, l'attentat du 2 décembre est un nouveau mensonge gouvernemental. Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, a initialement annoncé que le terroriste s'appelait Armand et était Français. Cette information s'est avérée incorrecte, l'attaquant étant en réalité franco-iranien et nommé Iman. Le nom "Armand", qui est en fait "Arman", ne correspond d'ailleurs pas à une origine française. Or, Darmanin n'en est pas à son coup d'essai dans la défense d'un narratif qui lie terrorisme et immigration, narratif qui se délite comme peau de chagrin. On se souvient des émeutes qui étaient soi-disant le fait de « beaucoup de Kévin et de Mattéo », et surtout des attaquants de Crépol, dont Darmanin avait caché les prénoms pendant plusieurs jours. On se demande à quoi servent exactement ces cachotteries.
Loi immigration et élections européennes : le point de vue de Jordan Bardella
Abordant le projet de loi sur l'immigration, Jordan Bardella a clairement exprimé l'opposition du RN : « Nous ne voterons pas ce texte. Ce n'est pas un texte contre l'immigration, mais pour l'immigration ». Il a souligné que le texte, en particulier l'article 3, serait « une prime à l'illégalité, qui facilite la régularisation des clandestins », et a prédit que ce serait « l’un des plus grands appels d’air migratoire de la Vème République ». Pour le député européen, la solution réside dans un référendum sur l'immigration : « Avec un projet de loi dans lequel nous maîtriserions l'ensemble du bouclier juridique, politique, administratif pour juguler l'immigration ».
Concernant les élections européennes, le président du Rassemblement national a défendu son bilan et l'importance de ces élections comme une occasion pour les Français de réagir à la politique d'Emmanuel Macron. « Ce seront des élections intermédiaires pour désigner le mouvement politique qui succèdera à Emmanuel Macron. J'ai besoin de la mobilisation des Français. L'UE est plongée dans l'idéologie de la décroissance », a-t-il déclaré. Il a également répondu aux critiques sur son activité au Parlement européen : « Je ne rougis pas de mon bilan au Parlement européen, et j’en suis même très fier. Je suis peut-être, de tous les députés européens français, celui qui fait le plus connaître l’activité du Parlement aujourd’hui ».