Journée d’hommage aux harkis : un enjeu électoral ?

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Par Marine Tertrais Modifié le 25 septembre 2016 à 23h07
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Dimanche 25 septembre dans la cour de l’Hôtel national des Invalides, le président de la République François Hollande a prononcé un discours dans le cadre de la journée nationale d'hommage aux harkis. Et il n’a pas été le seul.

L’hommage de François Hollande

Ils étaient nombreux les candidat à la présidence de la République à se presser, dimanche 25 septembre, dans la cour de l’Hôtel des Invalides, pour écouter le chef de l’Etat rendre hommage aux harkis. Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé et Nathalie Kosciusko-Morizet mais aussi Marine Le Pen tenaient à assurer à ces Algériens, qui ont choisi de combattre aux côtés de la France pendant la guerre d'Algérie, de leur soutien et de leur reconnaissance.

« Je reconnais les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil inhumaines de ceux transférés en France », a déclaré le chef de l’État. En 1962, après les accords d'Evian, plus de 50 000 harkis, ont été abandonnés en Algérie aux mains du Front de libération nationale (FLN) qui les a massacré. Environ 60 000 ont été admis en France, mais dans des conditions déplorables. Le nombre de leurs descendants est estimé à un demi million de personnes. Un électorat qu’il ne fallait pas négliger. Reconnaître les tords de l’Etat français était donc de mise.

Nicolas Sarkozy ne néglige pas cet électorat

Aussi cynique que cela puisse paraître, un candidat en campagne se sert de tout pour séduire un plus grand nombre. Samedi 24 septembre, en déplacement à Perpignan, Nicolas Sarkozy lançait : « Le drame des harkis est celui de toute la France. Une tâche de sang indélébile reste sur notre drapeau ». Et d’ajouter : « À travers les harkis, c'est tout notre roman national qui s'écrit : celui des femmes et des hommes du monde entier qui ont adopté la France, ses valeurs, sa Nation. Parmi eux, une place privilégiée est faite aux Français musulmans morts pour notre liberté et notre drapeau ».

Un hommage qu’Alain Juppé, Bruno Le Maire ou encore François Fillon ont souhaité à leur tour rendre aux harkis. « Nous avons commis des fautes à l'égard des harkis. Aujourd'hui, il faut réparer ces injustices », a estimé François Fillon sur sa page Facebook. « Si je suis élu président de la République, je ferai les gestes symboliques nécessaires pour remettre les pendules à l'heure et l'histoire de notre pays où elle doit être ».

Mais il y en a un que ces discours n’ont pas convaincu, c’est Jean-Marie Le Pen. « Les Harkis savent que depuis 1962, le premier et pratiquement le seul à les avoir défendus a été Jean-Marie LE PEN, président d’honneur du Front National », a-t-il lancé sur sa page Facebook. Et sur ce point, on ne saurait le contredire…

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Marine Tertrais est journaliste à Economie Matin depuis 2015, après être passée successivement par Jol Press, et Atlantico.

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