Logement : Oxfam pointe du doigt l’injustice française

L’écart entre riches et pauvres se creuse en France de plus en plus rapidement. Et le dernier rapport d’Oxfam France sur les inégalités du logement ne va pas permettre de contredire cette situation. Il sonne, au contraire, comme un réquisitoire contre les politiques publiques en matière d’immobilier et de logement, qui ont largement profité aux plus riches et ont laissé les ménages les plus défavorisés sur le carreau.

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Par Paolo Garoscio Modifié le 4 décembre 2023 à 12h17
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Logement : la concentration des biens immobiliers en France est un fléau

Le rapport d'Oxfam France, intitulé « Logement : inégalités à tous les étages » dépeint un tableau sombre de la propriété immobilière en France. Avec 44% du patrimoine immobilier national détenu par les 10% les plus riches, et 50% des logements en location possédés par seulement 3,5% des ménages, le fossé entre les classes sociales s’est creusé au fur-et-à-mesure des années. Inexorablement.

Selon le rapport, publié le 4 décembre 2023, ces inégalités dans le domaine de la propriété sont le résultat d'une inflation immobilière incontrôlée… et de salaires qui n’ont pas suivi. Les prix de l’immobilier ont explosé de 160% depuis 2000, en France. Mais les salaires, eux, n’ont grimpé que de 29% sur la même période. Une évolution insuffisante pour les ménages puissent continuer d’acheter.

Immobilier et logement : les riches largement favorisés par les décisions politiques

Ce déséquilibre, souligne le rapport d’Oxfam, trouve ses origines dans un désengagement étatique progressif et une politique fiscale favorisant outrageusement les propriétaires immobiliers. Les niches fiscales, ayant coûté 11 milliards d'euros en 12 ans, ont bénéficié exclusivement aux multipropriétaires. Or, selon Oxfam, cette même somme « aurait pu financer la construction de plus de 70 000 logements sociaux ».

Autre problème, bien connu des pouvoirs publics mais contre lequel ils ne font que très peu, les plateformes comme Airbnb de location entre particuliers. « Les plateformes de location courte durée créent une pénurie de logements et contribuent à l’augmentation des prix dans certains territoires français. »

Constitutionnaliser le droit au logement en France ?

Dans son rapport, à charge, Oxfam ne se contente pas de critiquer ; l'ONG propose des solutions radicales pour rectifier le tir. Parmi ces propositions, la constitutionnalisation du droit au logement et le renforcement du service public dans ce secteur.

Mais, surtout, la possibilité pour les communes d’interdire certaines locations de courte durée, en particulier pour les résidences secondaires. Dans les zones touristiques, ces locations qui rapportent gros aux propriétaires sont en effet l’une des causes principales de l’explosion des prix. Une hausse qui interdit aux résidents eux-mêmes de trouver de quoi se loger.

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Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013. Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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