Loi Macron : le compte n’y est pas 

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Par Jean Bizet Modifié le 21 avril 2015 à 8h36
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La Loi Macron ne s’attaque pas aux vrais problèmes. Plutôt que de s’attaquer aux vrais problèmes dont souffre la France, le ministre de l’économie préfère s’attaquer aux professions réglementées.

Cet entêtement à vouloir casser l’un des rares secteurs qui fonctionnent dans notre pays est incompréhensible, et ce à double titre. D’abord, parce que le choix de crisper ces professions va à l’encontre du choc de confiance indispensable pour retrouver quelques points de croissance. Ensuite parce que l’Union européenne est déjà à la manœuvre depuis plusieurs années pour harmoniser progressivement les professions réglementées, sans heurts et en concertation étroite avec les principaux intéressés.

La Loi Macron va dans le bon sens mais elle ne va pas assez loin

Le ministre de l’Économie a choisi la politique des petits pas alors qu’il faudrait aller beaucoup plus vite et beaucoup plus loin. Rien sur les dépenses de l’État, rien sur le changement de statut des fonctionnaires par exemple. Les « mesurettes » proposées ne suffiront pas à convaincre l’Union européenne des efforts de réformes structurelles de la France. Si Monsieur Macron veut vraiment redresser le pays, il ne peut plus continuer de faire semblant, d’essayer de gagner du temps en trouvant des leurres pour rassurer Bruxelles et nos partenaires européens. Le temps est venu de prendre son courage à deux mains et de mener enfin des réformes en profondeur.

La Loi Macron donne trop de pouvoirs à l’Autorité de la concurrence

Le projet de loi confère à l’Autorité de la concurrence une mainmise grandissante sur les affaires économiques, sans aucun contrôle ni de l’État ni du Parlement. La montée en puissance de cette autorité est inquiétante quand on sait qu’elle n’hésite déjà pas aujourd’hui à se prévaloir du concept de marché pertinent pour prendre ses décisions et couper la tête à un certain nombre de nos champions nationaux. Sa vision trop étroite du droit de la concurrence la conduit à condamner des pratiques ou à interdire des concentrations qui pourtant présentent une grande pertinence stratégique à l’échelle de la compétition mondiale.

Il eût été plus pertinent de revoir les fondamentaux du droit de la concurrence tel qu’il est appliqué en France et en Europe, en rééquilibrant la doctrine en faveur du producteur et de l’intérêt des entreprises. La pertinence d’une fusion ne peut plus s’analyser au niveau du marché national alors que l’enjeu est devenu international. La première des priorités du gouvernement doitt être de faire éclore des leaders industriels français et européens, pas de conforter une structure qui ne concourt pas au développement économique du pays

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Jean Bizet est sénateur (UMP) de la Manche.

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