Loi travail : vers une interdiction des manifestations ?

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Par Marine Tertrais Modifié le 15 juin 2016 à 18h52
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Après les violences qui ont émaillé la manifestation contre la loi travail, mardi 14 juin, l’exécutif a fait savoir qu’à l’avenir, il n'y aurait plus d'autorisation de manifester si la préservation des « biens et des personnes » ne pouvait être « garantie ».

Le gouvernement veut stopper les casseurs

Trop c’est trop ! Le gouvernement souhaite mettre un terme aux violences qui ont émaillé les manifestations contre la loi travail depuis quelques semaines. Mardi 14 juin, ces violences ont augmenté d’un cran : des casseurs s’en sont pris à l'hôpital Necker-Enfants malades, dans le XVe arrondissement de la capitale.

Le chef de l’État, par la voix du porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a joué la carte de la fermeté, mercredi 15 juin, à la sortie du Conseil des ministres : « à un moment où la France accueille l'Euro, où elle fait face au terrorisme, il ne pourra plus y avoir d'autorisation de manifester si les conditions de la préservation des biens et des personnes et des biens publics ne sont pas garantis », a-t-il fait savoir.

Un peu plus tôt dans la matinée, le Premier ministre, Manuel Valls, avait lui aussi voulu faire preuve d’autorité sur France Inter : « D'abord je demande à la CGT de ne plus organiser ce type de manifestations sur Paris. Et au cas par cas, car vous savez qu'on ne peut pas prononcer une interdiction générale, nous prendrons, nous, nos responsabilités. On ne peut plus avoir ce spectacle désolant, cette fuite en avant, cette absence de contrôle des syndicats, des organisateurs de manifestations sur leurs propres manifestants. Donc ça suffit, il y a un besoin d'autorité, d'ordre exprimé par les Français. »

Réaction immédiate des syndicats

Sans surprise, la réponse des syndicats ne s’est pas fait attendre. Selon la CGT, « menacer d'interdire les manifestations est le signe d'un gouvernement aux abois ». Et d’ajouter que c’est aux « aux pouvoirs publics » que revient la « responsabilité, d'assurer la sécurité et le maintien de l'ordre » lors des manifestations.

« Plutôt que de faire l'inventaire tendancieux d'éléments à charge contre la CGT, Manuel Valls ferait bien mieux d'entendre la majorité des salariés, des jeunes et plus largement des citoyens qui rejettent ce projet de dumping social et de destruction de notre modèle de société », a ajouté le syndicat qui souhaitait ainsi marquer sa détermination.

« La menace d'interdiction de manifester, au nom de la casse d'une toute petite minorité de manifestants, est un nouveau déni de démocratie », a, de son côté, commenté l'élue et militante féministe Clémentine Autain. Quant au numéro un de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, il a proposé d’interdire l’Euro plutôt que les manifestations. Le bras de fer continue...

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Marine Tertrais est journaliste à Economie Matin depuis 2015, après être passée successivement par Jol Press, et Atlantico.

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