La ministre du travail et du dialogue social, Myriam El Khomri, a reçu Philippe Martinez, le secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT), vendredi 17 juin. Une grande première qui risque de ne pas changer grand-chose au conflit social qui les divise.
Une réunion de la dernière chance ?
Cela fait des semaines et des semaines que les Français sont pris en tenaille entre un gouvernement qui veut rester droit dans ses bottes et des syndicats qui n’ont cessé de répéter qu’ils ne lâcheront rien avant un retrait sans condition de la loi Travail. Mardi 14 juin, la situation a clairement dégénéré, notamment dans les rues de Paris où les forces de l’ordre ont essuyé la violence de casseurs déterminés à faire des dégâts.
En acceptant de rencontrer la ministre du Travail, Philippe Martinez voulait montrer sa bonne volonté mais, sans trop de surprises, il semblerait que cette réunion n’ait pas servi à grand-chose. « Les désaccords se sont confirmés », a lancé le leader syndical à la sortie de l’entrevue. Selon lui, « la question du respect de la hiérarchie des normes, des licenciements économiques, de la médecine du travail, du référendum » restent des points sur lesquels il n’a pas trouvé d’accord avec Myriam El Khomri.
Sa ligne ne semble pas avoir bougé d’un iota : « Il faut retirer ou réécrire ces articles », a-t-il tenu à préciser.
L’importance de renouer le dialogue
De son côté, la ministre du Travail s’est félicitée de la rencontre. Si elle n’a pas souhaité cacher que certains désaccords persistaient, notamment « sur cette primauté que nous entendons donner à l’accord d’entreprise », elle a toutefois souligné qu’il était « important » d’avoir « renoué le dialogue avec la CGT », et a promis de « regarder attentivement » les propositions remises par Philippe Martinez.
Ceci étant dit, on ne voit pas bien ce que cela veut dire, dans la mesure où elle a rappelé qu’il n’était pas question de toucher aux articles qui cristallisent les tensions. « Enrichir le texte oui, mais sans en dénaturer la philosophie, c’est très clair de ce point de vue là, et notamment la primauté de l’accord d’entreprise en matière de temps de travail », a-t-elle souligné.
Cette réunion aura-t-elle été utile ? Rien n’est moins sûr. Une opération de communication de plus qui accouchera d’une souris...