La démission du gouvernement de Giuseppe Conte a entraîné l’Italie dans une crise politique, qui vient s’ajouter à la crise économique et à la crise sanitaire. Une situation difficile que le président, Sergio Mattarella, espère résoudre en faisant appel à « Super Mario ». La Bourse de Milan a de suite très bien réagi à l’idée que le sauveur de l’euro travaille pour sauver le pays.
Super Mario arrive, Milan grimpe de 2%
Surnommé Super Mario, Mario Draghi est bien connu du monde de la finance : ancien gouverneur de la Banque d’Italie, il a ensuite été à la tête de la BCE après la crise économique de 2008. Depuis 2012, il est considéré le « sauveur de l’euro » par certains, ayant pris des mesures qui ont permis à la monnaie unique de survivre à l’impact de la crise des subprimes.
Un tel technicien à la tête de l’Italie ne peut donc qu’être encensé par la Bourse de Milan. Alors que les principaux indices européens ont fini la journée du 3 février 2021 sans grande variation, Milan affiche un rebond de 2,09%.
Un futur gouvernement sans couleur politique ?
La bonne nouvelle de Mario Draghi à la tête du prochain gouvernement italien reste toutefois incertaine : comme le veut la pratique, après le rendez-vous avec Sergio Mattarella, Mario Draghi a accepté le mandat « sous réserve ». Cette réserve, c’est celle de réussir à unifier les partis politiques pour avoir la possibilité de gouverner, une tâche complexe en Italie qui, si elle échoue, se terminera par de nouvelles élections. Certains partis, notamment l’extrême droite, ont déjà annoncé qu’ils ne participeront pas à ce nouveau gouvernement, préférant que les Italiens se rendent aux urnes. Mais en pleine pandémie, l’organisation de ces élections pourrait devenir un casse-tête.
Or, l’Italie a besoin de rapidement organiser sa réponse économique contre la crise : selon Eurostat, le PIB du pays a chuté de 8,9% en 2020, un des pires résultats de la zone euro.
Draghi est-il de « droite » ou de « gauche » ?
Mario Draghi reste toutefois un nouveau nom dans le panorama politique italien : ses missions de haut rang ont toujours été dans le domaine de l’économie et il n’a jamais officiellement été investi d’une mission politique, ne serait-ce que celle de ministre de l’Économie. Catapulté à la tête du pays, il pourrait faire des choix stratégiques intéressants pour son équipe.
Mais ce seront surtout les Italiens qui découvriront un nouveau visage de l’ancien président de la Banque Centrale Européenne (BCE). Après l’annonce de sa convocation à Palazzo Chigi, l’une des recherches les plus courantes sur Google en Italie à été celle visant à répondre à cette question : « Mario Draghi est-il de gauche ou de droite ? »
Anecdote : Mario Draghi est le véritable inventeur du « quoi qu’il en coûte »
Répétée par Emmanuel Macron depuis le début de la crise sanitaire, le « quoiqu’il en coûte » est loin d’être une invention du président français. D’autres, avant lui, l’ont utilisée… mais c’est Mario Draghi qui en est à l’origine.
Lors d’un discours resté historique le 26 juillet 2012 à Londres, en pleine crise des dettes souveraines, il a déclaré qu’il allait sauver l’euro et l’Europe « whatever it takes »... soit, justement, « quoiqu’il en coûte ».