Migrants à Calais : vers une renégociation des accords du Touquet ?

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Par Marine Tertrais Modifié le 29 juin 2016 à 18h00
Calais Immigration

Avec la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne le président (LR) des Hauts-de France, Xavier Bertrand, fait entendre sa voix pour une renégociation des accords du Touquet.

En quoi consistent les accords du Touquet ?

Les accords du Touquet ont été signés le 4 février 2003 entre la Grande-Bretagne et la France. Ils avaient pour but de renforcer les contrôles au départ de la France, afin de juguler l'immigration clandestine en Grande-Bretagne. Parce qu’elle ne faisait pas partie l'espace Schengen, la Grande-Bretagne souhaitait ainsi interdire le passage de ses frontières aux non-ressortissants de l'Union européenne ne disposant pas d'un visa.

Avec la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, ces accords devraient prendre fin, selon le président (LR) des Hauts-de France, Xavier Bertrand. « La Grande-Bretagne a choisi de reprendre sa liberté. Elle doit aussi reprendre la gestion de ses frontières », martèle-t-il, tout en demandant au gouvernement français de faire pression pour renégocier ces accords.

De son côté, le Premier ministre britannique, David Cameron, a affirmé hier qu’il ne souhaitait pas que les accords du Touquet soient renégociés : « Nous soutenons le maintien du traité qui a été institué et qui marque la frontière à Calais, et nous ferons tout notre possible pour convaincre les Français de s’en tenir à leur part de l’accord et à continuer comme nous le faisons », a-t-il précisé à nos confrères du Figaro.

Le gouvernement va-t-il renégocier ces accords ?

La situation à Calais est devenue intenable pour les habitants, c’est pourquoi Xavier Bertrand espère pouvoir faire plier le gouvernement. « Le gouvernement français peut le dénoncer, il lui suffit de dire que nous allons, à compter d'un certain délai, arrêter d'effectuer les contrôles à la frontière », a-t-il plaidé. « Cela va obliger les Anglais à comprendre qu'aujourd'hui, le traitement de la question des migrants, nous le faisons pour leur compte, alors que la frontière anglaise est à Douvres, pas à Calais ».

Début mars, dans les colonnes du Financial Times, le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, avait déclaré : « Si le Royaume-Uni sort de l’Union Européenne, alors la France ne retiendra plus tous ses migrants ». Une phrase qui lui avait valu des remontrances du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve.

« Si nous ouvrons demain la frontière, que se passe-t-il ? Ben les Anglais, qui sont maîtres de leur propre frontière, peuvent la bloquer au moment de l'arrivée des migrants en Grande-Bretagne », avait expliqué le locataire de la place Beauvau. « Ils seront à ce moment-là reconduits en France et j'aurais alimenté un flux et augmenté un stock et aggravé un problème humanitaire. »

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Marine Tertrais est journaliste à Economie Matin depuis 2015, après être passée successivement par Jol Press, et Atlantico.

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