Nicolas Sarkozy n’en a pas fini avec la justice. Se sentant victime d’une machination organisée pour lui nuire, il a fait de la présomption d’innocence un principe intouchable, quitte à prendre de curieuses positions.
« Je crois à la présomption d'innocence »
Elle est loin cette « République irréprochable » que Nicolas appelait de ses vœux en 2007. Jeudi 15 septembre, lors de « L’émission politique » sur France 2, l’ancien chef de l’Etat a fait une déclaration pour le moins surprenante. A la question de Léa Salamé, « Si vous êtes réélu président de la République, est-ce que vous appliquerez la jurisprudence Balladur : tout ministre mis en examen devra démissionner », il répond : « Non. Je crois beaucoup à l'État de droit comme vous et à la présomption d'innocence. »
Et d’ajouter : « J'ai trop vu ce qui s'est passé avec monsieur Baudis - paix à son âme - qui a été insulté, bafoué à longueur d'émissions de télévision, y compris sur le service public pour s'apercevoir six mois après que ce n’était que des mensonges ». En 2003, Dominique Baudis avait été la cible de rumeurs, on faisait courir le bruit qu’il avait participé à des parties fines, sur fond de pratiques criminelles, avec des prostituées toulousaines. Ce qui était totalement faux.
Une position difficile à défendre
Afin d’être certaine d’avoir bien entendu, la journaliste relance : « Un ministre mis en examen reste au gouvernement et c'est ça la République irréprochable que vous proposez ? » Et Nicolas Sarkozy de répondre : « L'innocence, le respect de la présomption d'innocence, ça compte. Vous devriez considérer que c'est un principe absolu ».
Une position qui sera bien difficile à défendre par son camp. Certes une mise en examen n’est pas en soit une condamnation mais peut-être exige-t-elle de la personne mise en examen un certain retrait de la vie politique en attendant que la justice fasse son travail et la blanchisse si elle est innocente. Le problème c’est que Nicolas Sarkozy est lui-même mis en examen et qu’il n’a pas du tout l’intention de se retirer de la course en attendant les résultats de l’enquête.
Pour rappel, selon le procureur de la République, Nicolas Sarkozy a été mis en examen du chef de financement illégal de campagne électorale pour avoir, en qualité de candidat, dépassé le plafond légal des dépenses électorales (article 113-1 3 du code électoral).