Le dossier avance. Enfin. Selon un dernier rapport d’expertise, les sept moines français enlevés dans leur monastère de Tibéhirine en 1996, auraient été décapités post-mortem, et tués un mois plus tôt que la date avancée par Alger.
Tibéhirine : La version officielle remise en cause
Saura-t-on un jour ce qui s’est vraiment passé au printemps 1996, lorsque les sept moines du monastère de Tibéhirine ont été enlevés, puis retrouvés décapités ? Le dossier vient de faire un bond en avant. Des experts français viennent de relancer les doutes portant sur la version officielle de la justice algérienne. A savoir le fait que ce crime serait l’oeuvre du Groupe islamique armé (GIA). Une version qui était déjà jugée simpliste par l’avocat des familles des moines.
Or les nouveaux éléments communiqués par le groupe d’experts menés par les magistrats Marc Trevidic et Nathalie Poux, précisent que les moines auraient été décapités après leur mort, et donc assassinés un mois plus tôt que la date officielle avancée par Alger. Ces experts, qui ont été autorisés par Alger à se rendre sur place pour des prélèvements n’avaient pas pu rapporter leurs éléments sur le sol français, Alger y étant opposée, avaient donc du travailler à partir de leurs constatations, ce qui les obligeait à la prudence.
Les moines décapités après leur mort ?
Concrètement, l’état de décomposition des têtes, observées à partir des photos, laisse supposer que la mort des sept moines remonterait trois semaines, voire un mois avant la décapitation. Or selon les experts, une décapitation post-mortem pourrait signifier la volonté d’une manipulation pour dissimuler les causes réelles du décès.
Des éléments qui ne révèlent toujours pas qui a vraiment tué les moines de Tibéhirine, mais qui permet aujourd’hui de remettre en cause sérieusement la version officielle de l’Algérie, décidément bien peu motivée pour aider la justice française à faire la lumière sur toute cette affaire.