Le “ni-ni”, trou noir de la politique

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Par Yves Derai Modifié le 13 mars 2015 à 9h35
Nicolas Sarkozy Nini Fnps

2005. C’était il y a dix ans. Une éternité en politique. A l’époque, des millions de Français admiraient un homme, Nicolas Sarkozy, pour son énergie, sa capacité à décider, à agir, à casser les codes de la politique molle. Une révolution sur pattes qui emportait tout sur son passage.

Dix ans après, que reste-t-il du premier flic de France successfull qui s’occupait des problèmes d’éducation à ses heures perdues en volant au secours de Luc Ferry, ministre de l’Education ?

Ce qui reste de l'ancien Nicolas Sarkozy

Une rhétorique, des formules plus ou moins réussies genre le "FNPS", une capacité à rassembler des personnalités qui divergent comme ses deux lieutenants, Laurent Wauquiez et Nathalie Kociuszko-Morizet. Un art de la synthèse assez "hollandais" finalement… Mais quid de la grinta sarkozyenne ? Que reste-t-il de cette capacité à trancher les questions difficiles, quitte à paraître réducteur ? On se le demande.

L'impuissance que révèle le "ni-ni"

Cette impuissance se résume dans la formule "ni-ni" qui signifie ni PS, ni FN dans l’hypothèse où, dans une élection locale ou nationale, le candidat UMP ne figurerait pas au second tour. La consigne de super Sarko ? Pas de consigne. Avec une justification qui sonne tellement faux : de toutes façons, les Français n’écoutent plus les consignes des états-majors. Pourtant, Nicolas Sarkozy sait mieux que personne que la politique, c’est choisir et expliquer ses choix, c’est guider ses amis et ses électeurs quand le chemin est cabossé, ça n’est pas suivre les militants qui, semble-t-il, pour ce qui concerne ceux de l’UMP, s’inscrivent majoritairement dans le TSH, Tout Sauf Hollande.

Le non-choix menace la France

François Hollande ? Lui aussi use et abuse du "ni-ni" quand la situation requiert de la détermination. Prenons l’exemple de la guerre contre l’Etat Islamique. Certains parlementaires ont pris récemment l’initiative de rencontrer le Président syrien Bachar El Assad, convaincus que la priorité aujourd’hui est de vaincre les djihadistes de Daech, et donc de soutenir l’actuel régime syrien qui les combat sur le terrain. Ces parlementaires ont été sévèrement tancés par le Président.

Qui veut quoi au juste ? Ni-ni. Ni Assad, ni l’EI, ni même les rebelles syriens qui sont désormais passés, en nombre, sous le contrôle d’organisations terroristes. Depuis longtemps pourtant, l’on sait qui menace la France, sa population, ses intérêts vitaux. De manière indiscutable, même, depuis les attentats de janvier.

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Yves Derai  est journaliste et écrivain. Il dirige les Editions du Moment depuis 2006 et anime la rubrique politique à l'Optimum depuis 2001. Il est le co-auteur de Belle Amie (Editions du Moment), Carla et les Ambitieux (Editions du Moment), Ruptures (Editions du Moment), Villepin, l'homme qui s'aimait trop (L'Archipel) ou Chirac, un Président sympa (Calmann-Levy).

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