Le Parlement européen a accepté de lever l'immunité parlementaire de la présidente du Front national, Marine Le Pen, réclamée par la justice française. Le parquet de Nanterre a en effet ouvert une information judiciaire à l’encontre de Marine Le Pen pour « diffusion d’images violentes ».
La présidente du FN, Marine Le Pen, fait l'objet d'une enquête ouverte par le parquet de Nanterre pour la publication, en décembre 2015, de photos d'exécution menées par l'Etat islamique (EI), sur Twitter. Jusqu’à présent Marine Le Pen était protégée par une immunité en tant que députée européenne, mais, jeudi 2 mars, le Parlement européen a approuvé la levée de l’immunité parlementaire de la présidente du FN.
Bourdin avait fait un rapprochement entre le FN et Deach
Cette levée de l’immunité a été votée à main levée par les eurodéputés. « Je suis députée, je suis dans mon rôle quand je dénonce Daech », a réagi Marine Le Pen sur la chaîne de télévision LCP, juste avant le vote. Et de dénoncer « une enquête politique ». La présidente du FN avait publié ces « images violentes » pour répondre au journaliste Jean-Jacques Bourdin.
En décembre 2015, ce dernier avait invité sur BFM TV le politologue français et spécialiste du monde arabe, Gilles Kepel, pour présenter son nouveau livre Terreur sur l'Hexagone. « Dans votre livre vous faites le lien entre le djihadisme français et la poussée du Front National », avait lancé Jean-Jacques Bourdin. « Ce sont deux phénomènes congruents qui se ressemblent », avait répondu Gilles Kepel.
« Dans les deux cas, il y a une inclusion de plus en plus faible. Dans les quartiers défavorisés des banlieues populaires, la perspective d'avoir un emploi est de plus en plus faible, donc à partir du moment où il y a le sentiment que l'école ne sert à rien, d'une certaine façon les valeurs qu'elle porte sont jetées avec l'eau du bain par ceux qui sont marginalisés », avait-il ajouté. « Du côté de l'extrême droite, il y a un phénomène qui n'est pas complètement différent, qui touche d'autres personnes... »
La justice française ne veut rien lâcher
Une analyse qui avait horrifié Marine Le Pen qui était allé chercher des photos des victimes de Deach sur Internet et les avait partagées sur Twitter, accompagnées de la phrase : « Daech, c’est ça ! » Sauf que, sans le savoir, elle avait publié une photo de l’exécution du corps décapité de James Foley. Une publication qui a choqué la famille du journaliste. « Je ne savais pas que c’était une photo de James Foley », s’était alors défendue Marine Le Pen. « Elle est accessible par tous sur Google. J’apprends ce matin que sa famille me demande de la retirer. Bien évidemment, je l’ai aussitôt retirée ».
Sauf que la justice française ne veut pas en rester là. Le député « rassemblement Bleu-marine », Gilbert Collard, qui avait lui aussi partagé ces photos, est également poursuivi, mais le bureau de l’Assemblée nationale française a rejeté le 22 février la demande de levée de son immunité. Affaire à suivre...