Plan pour les migrants : la droite vent debout contre le gouvernement

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Par Marine Tertrais Modifié le 16 septembre 2016 à 16h12
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Pour démanteler la jungle de Calais, le gouvernement prévoit la création de 8 200 places dans des centres d'accueil répartis sur tout le territoire. Une décision qui a mis les élus de droite très en colère à commencer par Laurent Wauquiez.

La multiplication de petits Calais

Alors que Bernard Cazeneuve demande aux élus un effort de solidarité nationale pour accueillir les migrants, l’opposition est montée au créneau pour faire connaître son mécontentement. Selon Laurent Wauquiez, le plan du gouvernement est une « folie » qui va entraîner la multiplication « des Calais partout en France ». « On a des élus qui peuvent faire des recours juridiques pour s'opposer à des décisions imposées par des préfets sans la moindre consultation », a-t-il fait savoir sur RTL.

Un avis partagé par Éric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes : « L’irresponsabilité qui a gagné le Gouvernement est devenue aujourd’hui un vrai danger pour la France condamnée à voir proliférer sur son territoire une multitude de 'petits Calais', véritables zones de non-droit qui exacerberont durablement les tensions partout dans le pays. »

L’argument a été repris par de nombreux élus à l’image de Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France. « Le gouvernement m'a demandé de pouvoir mettre un campement de migrants à Cergy-Pontoise et un autre à Vernouillet, sur la base de Verneuil-sur-Seine », a-t-elle expliqué sur BFM TV. « J'ai dit que je ne le souhaitais pas parce qu'on est potentiellement en train de faire des 'mini Calais' en Île-de-France et ça, ça n'est pas acceptable. »

Prendre le temps de la consultation

Ce que demande l’opposition c’est que le gouvernement prenne le temps de consulter les maires des communes concernées avant de leur imposer un plan qui ne sera pas sans conséquences pour les habitants. « Si cela se fait dans un bureau et sans dialogue, il y aura un risque de réactions très vives dans les territoires », prévient Philippe Richert, président du Conseil régional d'Alsace Champagne-Ardenne Lorraine.

En réponse, François Hollande a appelé le gouvernement à « être cohérent et en cohésion ». « Nous avons procédé à 6 000 accueils de migrants qui relèvent de la demande d'asile en France », s’est défendu Bernard Cazeneuve, sur France Info. « C'est-à-dire des gens qui sont persécutés chez eux. Et partout où nous les avons implantés dans des petites structures, les choses se passent bien ». N’empêche que les élus et les Français ont peur et qu’il va falloir beaucoup plus de pédagogie pour leur faire accepter cet état de fait.

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Marine Tertrais est journaliste à Economie Matin depuis 2015, après être passée successivement par Jol Press, et Atlantico.

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