La candidature plus que certaine d’Emmanuel Macron à la présidentielle, la victoire possible d’Alain Juppé à la primaire de la droite et du centre et l’absence quasi totale de François Bayrou laissent les électeurs centristes dans un grand flou. Quel sera leur candidat en 2017 ?
Jean-Christophe Lagarde fait le choix de Macron
Les cartes ont été rebattues depuis 2012. La gauche a été élue mais n’a pas mis en place une politique ancrée à gauche, une grande partie de la droite rejette Nicolas Sarkozy et son discours flirtant d’un peu trop près avec le Front national, Emmanuel Macron fait son chemin et force est de constater que le clivage gauche/droite n’est plus ce qu’il était. Du coup, les centristes ne savent plus à quel saint se vouer.
Depuis quelques semaines, le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, ne cache plus ses affinités politiques avec l’ancien ministre de l’Economie. « Macron, comme nous, veut une recomposition politique », estimait-il fin août dans les colonnes du Parisien. « Il y a plus de points communs dans le discours qu'il tient depuis deux ans avec nous, qu'avec Aubry, Hamon ou Montebourg ».
« Nous parlerons de la présidentielle et des législatives, mais d'abord du projet », a-t-il fait savoir. « Il peut être porté par une candidature UDI, la sienne ou par d'autres. Nous en discuterons avec lui et avec nos amis ». Et d’ajouter : « Il est au centre-gauche, nous au centre-droit, nous avons vocation à nous parler ».
Bayrou critique Macron et peine à convaincre
De son côté, la voix de François Bayrou ne semble pas trouver un écho aussi important qu’en 2007. Si à l’époque il était arrivé en 3e position au 1er tour de l’élection présidentielle, aujourd’hui, il ne semble plus incarner une véritable alternative. Mais delà à se rapprocher de Macron, il y a un gap qu’il ne semble pas près de franchir. « Macron ? C'est un hologramme une image virtuelle », aurait-il confié, selon nos confrères de Valeurs Actuelles. « Ce sont à chaque fois, des annonces qui ne sont suivies d'aucune réalité. Il parle, mais n'agit pas. Or la politique, ce ne sont pas des mots, c'est du réel ».
Enfin pour Hervé Morin, le patron du Nouveau Centre, choisir de suivre Macron c’est trahir ses alliés, Les Républicains : « Je suis allié au parti Les Républicains et compte le rester », a-t-il laissé entendre. Elle semble bien irréalisable cette recomposition d'un grand parti du centre souhaitée par François Bayrou. Les électeurs centristes doivent se sentir bien seuls à quelques mois de la présidentielle.