Primaire : Bayrou soutiendra Juppé, mais uniquement en cas de victoire

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Par Marine Tertrais Modifié le 26 septembre 2016 à 22h09
Bayrou Portrait Jackolan1 Wikimedia

La stratégie de François Bayrou pour cette élection présidentielle à venir est pour le moins confuse. Se lancera-t-il ou pas ? Ce n’est pas encore très clair.

Soutien total à Alain Jupé uniquement en cas de victoire

François Bayrou peine à trouver sa place entre un Alain Juppé qui incarne une ligne politique proche de ses convictions et un Emmanuel Macron qui attire de plus en plus de centristes. A deux mois de la primaire de la droite et du centre le président du MoDem a donc invité ses militants à soutenir Alain Juppé. Au cours des universités de rentrée de son parti à Guidel, dans le Morbihan, il n’a pas caché son admiration pour l’ancien ministre des Affaires Étrangères : « Je suis heureux qu'Alain Juppé ait montré qu'il était un homme de volonté, qu'il était un homme de parole, qu'il était solide et responsable, et qu'il était, se faisant, un homme d'honneur », a lancé le maire de Pau lors de son discours de clôture, dimanche 25 septembre.

Et d’ajouter : « Ces quatre qualités méritent que nous manifestions, et apportions et renforcions le soutien que nous avions décidé de lui apporter ». Jusqu’ici la stratégie semble claire. Le MoDem soutiendra Alain Juppé. Mais il y a un « mais ». En effet, si Nicolas Sarkozy devait l’emporter le 27 novembre prochain, François Bayrou se lancerait dans la bataille : « Nous ne laisserions pas les Français condamnés à choisir uniquement entre des impasses et des échecs et nous ne lâcherons rien ! »

Une haine tenace vis-à-vis de Sarkozy

Car s’il est bien quelqu’un que Bayrou déteste c’est bien Nicolas Sarkozy. N’a-t-il appelé à voter François Hollande en 2012 uniquement pour lui faire barrage ? « Pendant qu'on renvoie les Français aux Gaulois et les Gabonais au Gabon, on ne parle pas des vrais sujets », a-t-il estimé dans son discours. « On les abuse et on les trompe, c'est une autre forme d'opium des peuples ». « La division systématique c'est une attitude anti-nationale ! »

Une amitié que Sarkozy lui rend bien. « Je souhaite bon courage à Alain Juppé », a lancé Nicolas Sarkozy, lundi 26 septembre, sur Europe 1, au sujet du soutien du président du MoDem. « François Bayrou a fait campagne en 2012 pour aider François Hollande. En 2007, il n'avait pas voulu choisir entre Madame Royal et moi », a-t-il rappelé avant d’ajouter : « Permettez-moi de vous dire ma conviction : il faut changer de politique radicalement. Si vous avez comme principal allié celui qui a aidé François Hollande à arriver au pouvoir, est-ce-que vous pouvez changer de politique ? Non ! C'est stop ou encore. Pour moi c'est stop ». Mais les Français ne lui ont-il pas dit « stop » en 2012 ?

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Marine Tertrais est journaliste à Economie Matin depuis 2015, après être passée successivement par Jol Press, et Atlantico.

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