Primaire de droite : pourquoi le discours de Copé ne tient pas la route

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Par Marine Tertrais Modifié le 14 septembre 2016 à 22h18
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Candidat à la primaire de la droite et du centre, Jean-François Copé attaque frontalement Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Fillon et Bruno Le Maire. Son principal reproche : ils ont été au pouvoir de 2007 à 2012 et les bonnes décisions n’ont pas été prises.

« Je suis le seul à ne pas avoir été membre de l'exécutif »

Afin de se démarquer de ses principaux adversaires dans la primaire de la droite et du centre, Jean-François Copé répète à qui veut bien l’entendre qu’il est différent de Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Fillon et Bruno Le Maire parce que contrairement à la « bande des quatre », il n’a jamais été au pouvoir. Comprendre : moi je suis différent, je ne ferai pas comme eux.

« Contrairement à eux quatre, je n'ai pas gouverné la France entre 2007 et 2012, je suis le seul à ne pas avoir été membre de l'exécutif », explique-t-il dans une interview au Point. « Je ne suis prisonnier d'aucun bilan à défendre. Tous ces gens étaient au gouvernement à des postes éminents, ils y sont restés jusqu'au bout et ont finalement lâché Nicolas Sarkozy dans la dernière ligne droite de la campagne de 2012 en voyant que c'était perdu. »

Et d’ajouter : « En réalité, ils font comme s'ils n'avaient rien à voir avec la situation actuelle, c'est le bal des hypocrites ! Je trouve que ce n'est pas d'une très grande élégance, ni surtout d'une très grande cohérence quand ils expliquent vouloir faire différemment que ce qu'ils ont fait avant. »

Une curieuse façon de voir les choses

On pourrait s’interroger sur l’aplomb avec lequel Jean-François Copé aborde cette campagne. Peut-être pense-t-il que les Français ont oublié le désolant spectacle de novembre 2012, quand il se disputait la présidence de l’UMP avec François Fillon ? Un épisode qui a failli signer l’arrêt de mort du parti et que de nombreux militants aimeraient oublier.

Mais au-delà de ce petit détail, ce qui interroge le plus c’est sa manière de se désolidariser du bilan de Nicolas Sarkozy. Il fustige la lâcheté d’Alain Juppé, François Fillon et Bruno Le Maire mais a-t-il oublié quel poste il occupait sur la même période ? Où était Jean-François Copé quand Nicolas Sarkozy était au pouvoir ? Il était président du groupe UMP à l'Assemblée nationale. Oui, rien que ça.

C’est-à-dire que c’est lui qui a mobilisé l’ensemble des députés de la majorité pour faire voter les projets de loi du gouvernement. Certes, il a manifesté quelques désaccords avec l’exécutif pendant ces cinq années. Mais s’il était si fermement opposé à la politique de Nicolas Sarkozy, pourquoi n’a-t-il pas démissionné de son poste ?

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Marine Tertrais est journaliste à Economie Matin depuis 2015, après être passée successivement par Jol Press, et Atlantico.

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