Primaire à gauche : une première pour un président sortant

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Par Marine Tertrais Modifié le 20 juin 2016 à 15h25
France Politique Inaction Salaire Hollande

En annonçant que son parti organisera une primaire en vue de la présidentielle de 2017, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a surpris. Dès lors, à quoi faut-il s’attendre ?

Hollande devra défendre sa politique face au PS

« J’ai décidé de soumettre au conseil national du Parti socialiste une primaire ouverte », a lancé Jean-Christophe Cambadélis, dans les colonnes de Libération, le 17 juin. « Si la primaire de toute la gauche est possible, nous garderons les dates évoquées, soit les deux premières semaines de décembre. Si elle était impossible, nous organiserons ces primaires les deux derniers week-ends de janvier », avec le PS, les Radicaux et certains écologistes.

Une primaire qui s’imposerait donc de fait au président sortant. Jusqu’à présent, un tel scénario n’avait jamais été pensé. Le président sortant étant automatiquement le candidat de son camp. Mais l’impopularité de François Hollande et notamment de sa politique, a poussé le Parti socialiste à revoir ses positions. Déjà, l’aile gauche du parti s’organise pour trouver le candidat idéal pour battre François Hollande.

Et si cette primaire était la dernière chance de François Hollande ?

Certains voient dans cette primaire l’échec du chef de l’État à réunir son camp derrière lui. Mais d’autres commentateurs ont d’ores et déjà souligné une habileté de plus de François Hollande qui pourrait ainsi espérer être réélu. « François Hollande fait le pari que les candidats ne résisteront pas, sur sa gauche, aux douces sirènes d’une primaire », explique Cécile Cornudet dans Les Echos. « Le chemin de crête n’est pas large, mais il l’est toujours plus que celui qui se dessinait sans primaire. »

Selon Pierre Fréhel, du Républicain lorrain, « tactiquement, l’opération qui vise à balayer pour éviter l’élimination au premier tour est donc habile ». « Toute habileté cependant a ses limites », tempère Guillaume Tabard dans le Figaro. « Cette primaire réduite à la gauche dite de gouvernement ne règle pas le problème Mélenchon ».

Jean-Luc Mélenchon, qui se rapproche dangereusement de François Hollande dans les sondages, pourrait en effet poser problème à la gauche et empêcher le chef de l’État d’accéder au 2nd tour. Arnaud Montebourg pourrait lui aussi devenir un caillou dans la chaussure du président. Selon lui, cette primaire ne peut pas être la « primaire des gens qui soutiennent le gouvernement ». Si cela devait être le cas, se présentera-t-il tout seul ?

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Marine Tertrais est journaliste à Economie Matin depuis 2015, après être passée successivement par Jol Press, et Atlantico.

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