Le prochain président sera-t-il élu « par défaut » ?

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Par Marine Tertrais Modifié le 15 septembre 2016 à 23h28
Remaniement Hollande Echec Politique France Opinion

Dans une interview accordée à nos confrères du Monde, le président de la République, François Hollande, a fait connaître son analyse du prochain scrutin présidentiel. Une analyse est pour le moins surprenante.

Le prochain président élu par défaut et non par adhésion

La situation critique dans laquelle se trouve la France va-t-elle pousser les Français à voter pour un candidat par défaut ? C’est en tout cas ce qu’avance François Hollande dans un entretien au Monde. « La radicalisation de l’opposition, quelle qu’elle soit, la présence d’une extrême droite autour de 25 %, créent nécessairement une situation périlleuse pour le prochain président », explique-t-il. « Surtout s’il est élu face à la candidate du Front national au second tour. Les électeurs qui auront voté pour lui ne l’auront fait que pour empêcher le pire. Donc par défaut et non par adhésion. La contestation de son action est inscrite d’avance dans les données du scrutin. »

Le risque pour la gauche et la droite de voir Marine Le Pen arriver au second tour semble en effet se préciser. Le dernier sondage, réalisé cette fois-ci par BVA pour la presse régionale et Orange et publié jeudi 15 septembre, sur les intention de vote des Français à l’occasion de la présidentielle, place encore une fois la candidate du Front national au second tour, quels que soient les candidats au départ.

Hollande n’est-il pas un président élu par défaut ?

Le prochain président de la République sera élu par défaut ? C’est plutôt surpenant de la part d’un homme qui est arrivé au pouvoir à cause du rejet de la personnalité de Nicolas Sarkozy. En 2012, alors qu’il était candidat socialiste à la présidentielle, François Hollande avait affirmé qu'il ne voulait « pas être un président par défaut » jugeant que ce serait « un peu court » si l'antisarkozysme était son meilleur argument pour être.

Tout le monde se souvient du « Moi, président de la République… », l’anaphore qui a marqué le débat de l’entre-deux-tours en mai 2012. « Moi président de la République, je ne serai pas le chef de la majorité, je ne recevrai pas les parlementaires de la majorité à l'Élysée » : ce n’est pas là un programme mais bien une attaque directe contre son adversaire. C’est de bonne guerre mais force est de constater que François Hollande est sorti vainqueur de ce débat parce qu’il avait mis les mots sur la colère des Français à l’égard de Nicolas Sarkozy. Et si le président de la République élu par défaut c’était lui ?

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Marine Tertrais est journaliste à Economie Matin depuis 2015, après être passée successivement par Jol Press, et Atlantico.

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