Réforme des retraites : le PS demande une suspension, menace de censure ?

Le Parti socialiste (PS) pose une condition forte au gouvernement : suspendre l’application de l’âge de départ à la retraite à 64 ans pour les six prochains mois afin de mieux négocier.

Cropped Favicon.png
Par Grégoire Hernandez Publié le 10 janvier 2025 à 11h57
ps-suspension-reforme-des-retraites

Alors que la réforme des retraites suscite toujours des tensions depuis son adoption en 2023 par le gouvernement Borne, le Parti socialiste tente une manœuvre stratégique. Le chef des sénateurs socialistes, Patrick Kanner, a annoncé vouloir une suspension de six mois pour rediscuter les termes de cette mesure controversée.

Six mois pour repenser la réforme des retraites 

Le Parti socialiste (PS) souhaite ouvrir une négociation globale sur la réforme des retraites. Patrick Kanner, chef des sénateurs socialistes, a donc appelé le gouvernement à geler l’application de l’âge de départ à la retraite à 64 ans pour une durée de six mois. Pendant cette période, il serait possible de réunir autour de la table les syndicats, les organisations patronales et les partis politiques.
Cette démarche aurait pour objectif d’apaiser les tensions et de permettre une discussion approfondie sur des points sensibles comme les carrières longues, les métiers pénibles ou encore les carrières hachées. « Cela coûterait entre 2 et 3 milliards d’euros en 2025, mais ces fonds pourraient être puisés dans le fonds de réserve des retraites », a précisé Patrick Kanner, le chef de file des sénateurs socialistes, sur Franceinfo.

Depuis son entrée en vigueur le 1ᵉʳ septembre 2023, la réforme des retraites est toujours un point suscitant une extreme tension. Ce texte impose un recul progressif de l’âge minimum de départ, qui passera de 62 à 64 ans, à raison de trois mois par génération. Les Français nés à partir du 1ᵉʳ septembre 1961 sont directement concernés.
Pour les socialistes, cette réforme est non seulement injuste, mais elle manque également de souplesse. Ils pointent du doigt l’insuffisance des aménagements pour les métiers éprouvants et les carrières interrompues. Patrick Kanner a affirmé avoir perçu des signes d’ouverture de la part du gouvernement sur ces sujets, mais insiste sur la nécessité d’un geste fort pour entrer dans une véritable négociation.

Le PS attend une réponse de Bayrou prochainement

La proposition socialiste implique un coût financier que le gouvernement devra justifier devant les citoyens. Les 2 à 3 milliards d’euros nécessaires pour financer cette suspension pourraient être couverts par le fonds de réserve des retraites. Toutefois, cette solution reste controversée.
Selon Patrick Kanner, « un petit effort financier » est un prix modeste pour garantir un « bon accord » sur une réforme aussi structurelle. La question est de savoir si le gouvernement, dont la déclaration de politique générale du Premier ministre François Bayrou est prévue le 14 janvier 2025 à l'Assemblée nationale, prendra ce risque pour apaiser le climat social.

Les socialistes conditionnent leur non-censure du gouvernement à la prise en compte de leur demande. Ce bras de fer place François Bayrou et le gouvernement face à un dilemme : céder à cette suspension et rouvrir le débat sur les retraites ou risquer une crise parlementaire.
La réponse du gouvernement est attendue dans les prochaines heures. Ce week-end, François Bayrou devra trancher, selon Patrick Kanner.

Suivez-nous sur Google News PolitiqueMatin - Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités.

Aucun commentaire à «Réforme des retraites : le PS demande une suspension, menace de censure ?»

Laisser un commentaire

Les Commentaires sont soumis à modération. Seuls les commentaires pertinents et étoffés seront validés. - * Champs requis