Après la réforme à la Hussarde des rythmes scolaires voulue par M. Peillon et imposée à tous, Mme Najat Vallaud-Belkacem a repris le flambeau de la « refondation scolaire » pour en faire une « refondation du Collège ». Sorties de son chapeau à quelques jours du 1er tour des Élections départementales, ces propositions fortement électoralistes ne correspondaient pas du tout aux attentes légitimes que chacun pouvait attendre.
Oui, le collège est en grande difficulté : de nombreux jeunes ne maîtrisent pas leur propre langue maternelle, ne savent ni lire, ni écrire, ni compter. Le collège, outil majeur de l’orientation, est en panne et ne garantit plus l’acquisition des connaissances de base. Le décrochage scolaire s’amplifie d’année en année. Les inégalités sociales ne cessent de se creuser.
Réforme du collège : des solutions inadaptées et coûteuses
Malgré ce constat unanime et inquiétant, Mme Vallaud-Belkacem présente des solutions inadaptées, coûteuses voire dangereuses. En ma qualité de porte parole de l'UDI au sein de la Commission de la Culture et de l'Éducation de l'Assemblé nationale, je m'étais opposé avec force à ces textes déconnectés de toutes évidences, sans le moindre budget de fonctionnement, sans la moindre concertation et surtout sans que l’intérêt de l’enfant ou dans le cas présent de l’élève ne soit pris en compte. Le sentiment général des parents, des enseignants, des philosophes, des spécialistes de l’Éducation est formel : ces réformes portent une atteinte gravissime à la formation des élèves et au socle Républicain qu'ensemble nous devons défendre.
Dès lors pourquoi faire reculer l'enseignement du latin et du grec quand on sait les liens étroits qu’il représente dans l’apprentissage et la maîtrise de notre langue ? Pourquoi vouloir supprimer les classes bilangues instaurées dans le cadre du renforcement des relations Franco-allemandes ? Pourquoi vouloir modifier un programme d’Histoire par une approche pédagogique contestable ?
L’innovation « fourre-tout » des «Enseignements Pratiques Interdisciplinaires» (EPI) est le principal outil de cette réforme basé sur 8 thèmes pour lutter contre « l’ennui des élèves ». Malheureusement, à ce jour, leurs programmes pédagogiques ne sont ni définis ni validés. Cette approche diluera l’enseignement de certaines matières, en rendra d’autres optionnelles. Surtout, elle diminuera de fait le temps d’apprentissage des fondamentaux au lieu de le renforcer. Cet objectif prioritaire attendu par la Communauté éducative et souligné par tous les observateurs avertis ne sera pas respecté : affligeant !
Des orientations inutiles et polémiques
Au final, ces orientations sont majoritairement inutiles, polémiques et graves : je les combattrai de toutes mes forces en privilégiant deux axes simples et constructifs. La première priorité serait d’assurer un suivi personnalisé pour apprendre à lire, écrire et savoir compter pour les élèves qui connaissent de réelles difficultés en 6e. La seconde priorité serait de faire des collégiens de futurs citoyens, conscients du rôle qui auront à tenir dans notre vie démocratique et républicaine.
Malheureusement, nous n’en sommes pas encore là. Les Ministres de l'Education rêvent de laisser une réforme scolaire qui porte leur nom. Madame Vallaub-Belkacem n'échappe pas à cette règle. Elle est soutenue aujourd'hui par le Président de la République et par le Premier Ministre. Ils cherchent désespérément à sauver le soldat « Najat » mais pendant combien de temps encore ?
L'Exécutif sait parfaitement qu'une mauvaise réforme de l'Education imposée risque de l'entraîner à sa perte. Lui qui pensait par simple persuasion pouvoir inverser la courbe du chômage en France, n’est plus à cela près. Cette République des Couacs ne manque pas de précédents en la matière. Alors combien de temps durera l'entêtement du Gouvernement ?