Pierre Lagache, vice-président de la Ligue contre la violence routière, a récemment exprimé son mécontentement face à la décision de certains départements de revenir à une limite de vitesse de 90 km/h sur les routes secondaires. Ses déclarations, basées sur des données chiffrées, mettent en lumière l’impact de cette décision sur la sécurité routière.
Sécurité routière : qui sont ceux qui s’élèvent contre les 90km/h ?
Les chiffres ne mentent pas : l'impact de la réduction de la vitesse sur la sécurité routière
Pierre Lagache a souligné l'importance de la mesure prise en 2018, limitant la vitesse à 80 km/h sur les routes départementales. Selon lui, cette décision a eu un impact positif indéniable sur la sécurité routière. Deux évaluations ont été menées depuis cette date, comparant les réseaux restés à 80 km/h et ceux revenus à 90 km/h. La première étude, réalisée en 2020, a révélé que cette mesure avait permis de sauver 331 vies en 18 mois. Une étude plus récente, publiée en novembre 2022 par l'Observatoire national de la sécurité routière, montre une différence de 4 points sur l'évolution de la mortalité sur les routes, soit entre 75 et 90 vies sauvées grâce à cette mesure. Pour Lagache, le débat est clos : « le 80 km/h sauve des vies ».
Face à ces chiffres, certains opposants, comme la Ligue de défense des conducteurs, remettent en question la validité de ces études. Cependant, Lagache insiste sur le sérieux et la rigueur des organismes ayant mené ces recherches. Il rappelle également que la mesure du 80 km/h avait été initialement motivée par un avis du Conseil national de la sécurité routière, qui avait estimé que c'était la meilleure solution pour sauver un maximum de vies avec un impact minimal sur le temps de trajet.
Instrumentalisation politique et responsabilité des décideurs
Lagache ne mâche pas ses mots lorsqu'il s'agit de critiquer la décision de certains départements de revenir à une limite de vitesse de 90 km/h. Selon lui, cette décision est le fruit d'une « instrumentalisation politique » de la sécurité routière. Il accuse certains exécutifs départementaux d'irresponsabilité, affirmant que ceux qui ont choisi de revenir à 90 km/h sur l'ensemble de leur réseau sont des « exécutifs irresponsables ». Pour Lagache, ces présidents de départements devront rendre des comptes, car leurs décisions auront des conséquences directes sur la sécurité routière et pourraient causer des décès qui auraient pu être évités.
Il souligne également l'absurdité de l'argument selon lequel le retour à 90 km/h serait justifié par une perte de temps minime due à la réduction de la vitesse. En effet, la différence de temps est d'une seconde par kilomètre, ce qui rend cet argument caduc.