De nombreux Français ne comprennent pas comment Nicolas Sarkozy peut défendre le referendum britannique, alors qu’il a lui même fait ratifier, en 2007, le traité de Lisbonne, après le « non » catégorique des Français. Vous ne comprenez pas non plus ? Il va vous expliquer…
Explication de la démarche de Nicolas Sarkozy en 2007
Les Britanniques ont fait savoir, par referendum, qu’ils ne voulaient plus rester dans l’Union européenne. Depuis cette annonce, il y en a un qui a voulu faire entendre sa voix, c’est Nicolas Sarkozy. On aurait pu penser qu’il serait discret, lui qui n’avait pas tenu compte du vote des Français en 2005. Oui, parce que rappelons-le, pour ceux qui l'auraient oublié, les Français avait rejeté, par referendum, le projet de Constitution pour l'Europe en 2005 et, en 2007, le chef de l’État faisait ratifier par le Parlement le traité de Lisbonne, dont la plupart des dispositions reprenaient celles de la Constitution.
Mais voilà que l’ancien président de la République ne cesse de répéter à ceux qui veulent bien l’entendre qu’il faut respecter le vote des Britanniques. Vous comprenez le malaise ? Lui, non. Et il vous explique pourquoi.
« Ce qui est dangereux, ce n'est pas le référendum comme principe. Ce qui est dangereux, c'est aller au référendum comme les partisans du maintien de l'Europe ont été au référendum sans un projet politique », a-t-il avancé, jeudi 30 juin sur RTL. « En 2007, c'était totalement différent. Je me suis trouvé dans la situation où la France avait voté "non" au référendum voulu par Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin en 2005. Excusez du peu : 55 % de "non". Il fallait ramener la France dans le giron de l'Europe et j'avais dit dans le débat avec madame Royal que je ne ferai pas de référendum. Il n'y a donc eu aucune hypocrisie, aucun mensonge, bien au contraire. »
Vous n’avez rien compris ? Nous non plus...
Sans le traité de Lisbonne, l’Europe aurait sombré en 2008
Selon lui, c’est ce traité qui a sauvé l’Europe de la crise de 2008. « Le traité de Lisbonne, c'était 2007-2008. Quand la crise a soufflé en 2008, on était bien content de trouver l'Europe pour nous en sortir. Avec madame Merkel, nous avons protégé l'Europe », a-t-il ajouté.
D’autres, à l’instar d’Alain Juppé, préfèrent nous prendre pour des imbéciles. Invité de France Inter, mardi 28 juin, il a dû répondre à cette question d'auditeur : « Pourquoi le non des Français au référendum de 2005 a-t-il été ignoré par le gouvernement français ? » Et que croyez-vous qu’il a répondu ? « Il n'a pas été ignoré puisque la Constitution n'a pas été mise en place. » Et sentant qu’il n’avait pas réussi à convaincre son auditeur : « Alors après, il y un autre traité qui a été négocié. À cette époque-là, la France était hors du jeu, il fallait se remettre dans le jeu, voilà. » Voilà...