Coup dur pour les compagnies aériennes. Amélie de Montchalin, ministre déléguée aux Comptes publics, a confirmé au micro de BFMTV, dimanche 26 janvier 2025, l’alourdissement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA).
Taxe sur les billets d’avion : le gouvernement persiste et signe

Avec une dette publique record et un budget 2025 qui doit être examiné cette semaine en commission mixte paritaire (CMP), le gouvernement fait de la recherche de nouvelles recettes pour l'État son cheval de bataille. Évoquée par le gouvernement de Barnier, la ministre déléguée aux Comptes publics a défendu une mesure fiscale « avant tout écologique », de quoi faire grincer les dents des compagnies aériennes, mais aussi celles des voyageurs, qui verront le prix de leur billet augmenter.
Une taxe sur les billets d'avion pour financer l’écologie
La hausse de la TSBA reposera sur un barème progressif, qui prend en compte deux critères principaux : la distance du vol et la classe de réservation. Cette différenciation vise à impliquer davantage les passagers les plus aisés et les trajets les plus polluants. « Les 20 % de la population ayant les revenus les plus élevés sont responsables de plus de la moitié des dépenses consacrées aux voyages en avion » a ainsi justifié Amélie de Montchalin, ministre déléguée aux Comptes publics, sur BFMTV.
« Alourdir la fiscalité pesant sur les billets d’avion est avant tout une mesure de fiscalité écologique [...] qui a du sens. », s'obstine la ministre. Concrètement, les vols domestiques et intra-européens en classe économique verront la TSBA passer à 9,50 euros, contre 30 euros en classe affaires. Pour les vols internationaux en classe économique et pour les trajets de moins de 5 500 km, la TSBA passera à 15 euros et à 80 euros en classe affaires, et finalement à 120 euros (+56,93 euros) toutes classes confondues, pour les vols long-courriers.
Des impacts économiques et sociaux préoccupants
Objectif pour le gouvernement : dégager 1 milliard d’euros de recettes pour l’État. À noter néanmoins que cette estimation repose sur le trafic aérien actuel. Elle exclut de fait l'impact négatif éventuel que pourrait avoir la hausse de la TSBA sur celui-ci. Benjamin Smith, directeur général d’Air France-KLM, s’inquiétait déjà au début du mois de janvier 2025 de cette réforme qu’il qualifiait d’« irresponsable ». Entre leurs coûts élevés, les objectifs imposés par l'UE sur le carburant SAF, et la concurrence toujours plus agressive des compagnies low-cost, la filière française tire la sonnette d’alarme. Celle-ci avertit sur les effets négatifs que pourrait avoir la hausse de la TSBA sur l’attractivité de la France, et plus largement, sur l'ensemble des compagnies aériennes françaises qui n'ont pu bénéficier que d'un léger rebond depuis la crise sanitaire.
Les critiques se multiplient également vis-à-vis de son impact social. Comme le souligne la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC), 32 % des passagers des aéroports français appartiennent à des catégories socioprofessionnelles modestes. Bien que les augmentations les plus fortes concernent les longs courriers en classe affaires, les hausses appliquées aux trajets domestiques et intra-européens, même limitées, risquent de renforcer les inégalités d’accès au transport aérien. Une mesure fiscale qui semble in fine, tant du point de vue de ses impacts pour la filière, les voyageurs, que de sa justification, faire écho aux interdictions de circulation émises dans certaines ZFE...