Des collégiens interprétant le célèbre “I have a dream” de Martin Luther King, cela peut faire rêver. Encore faut-il que les collégiens plaisent au public. Les cinq petits Français sollicités par le ministère de l’Education nationale pour une vidéo d’hommage n’ont pas eu cette chance.
Trop blancs pour interpréter Martin Luther King
Une vidéo, un hommage, une controverse
Le Ministère de l'Éducation Nationale a récemment publié une vidéo en hommage à Martin Luther King, figure emblématique de la lutte pour les droits civiques aux États-Unis, qui prononçait il y a soixante ans le discours désormais célèbre "I have a dream". Cette vidéo, réalisée dans le cadre d'un concours scolaire portant sur l'anglais, mettait en scène des collégiens interprétant le célèbre discours "I Have a Dream". Un travail minutieux, fruit de semaines de préparation, où les élèves ont dû s'approprier le texte, comprendre son contexte et sa portée, avant de le restituer devant la caméra, à un âge où cet exercice peut n'avoir rien d'anodin.
Mais au-delà de l'effort et de la passion des enfants, c'est la composition du groupe d'élèves qui a retenu l'attention. En effet, les cinq élèves présents dans la vidéo étaient blancs, ce qui a suscité de nombreuses interrogations et critiques sur les réseaux sociaux. Pour beaucoup, cette représentation manquait de diversité et ne reflétait pas la réalité multiculturelle de la France. De plus, selon eux, pour interpréter Martin Luther King, qui est noir, il faut être noir. Une considération raciste, sans égard pour le concept du concours, et enfin qui avalise le Grand Remplacement, longtemps considéré comme une théorie nauséabonde.
Le ministère de l’Éducation nationale publie une vidéo d'hommage à Martin Luther King avec des gamins reprenant "I have a dream". Problème, aucun n'est noir. Un brin gênant. Le ministère précise que les frimousses sont les lauréats d'un concours... Un concours blanc?
— Nils Wilcke (@paul_denton) August 30, 2023
Racisme anti-blanc : une polémique qui va au-delà de la vidéo
La polémique autour de cette vidéo a rapidement pris une tournure plus large, mettant en lumière le débat sur le racisme anti-blanc. Sans égard pour le travail accompli pour remporter le concours, puis celui pour réaliser la vidéo, de nombreuses personnes, médiatiques ou non, ne retiennent que la couleur de peau des enfants. Il devient difficile de ne pas parler de racisme. La polémique a pris tellement d'ampleur que le ministère a retiré la vidéo.
On peine à imaginer ce que pensent les cinq enfants incriminés de cette affaire. L'adolescence est une période délicate, marquée par la recherche d'identité et la construction de soi. Les élèves impliqués dans cette vidéo, déjà confrontés aux défis de cet âge, se retrouvent désormais au cœur d'une polémique nationale. Il est regrettable que des personnalités prônant toute l'année le respect, la tolérance et l'acceptation de chacun se soient comportées de cette façon.